La Galerie Chez Valentin (jusqu’au 28 Juin) est obscure; on entre dans un couloir noir, la lumière au bout nous attire, mais on aperçoit de vagues lueurs du coin de l’oeil à droite. En tâtonnant dans l’obscurité, bousculé par les autres visiteurs qui ne vous voient pas, on distingue sur un écran noir des formes lumineuses fugitives flottant ici ou là : des méduses, formes entre liquide et solide, intangibles et quasi invisibles (Sickup, ci-dessus).
Plus loin dans la galerie éclairée, on va de pièce en pièce, de matière en matière : du mou (de grands lits de mousse) et du dur (des boules de pétanque), du plissé (papier aluminium mal collé au mur, plein de cloques) et du lisse (surface d’acier réfléchissant). Il y a aussi de grandes photos noires, humides, indéfinies (vue de la galerie, ci-dessous). Une autre vidéo (
Black Hole, ci-contre) montre de l’eau qui s’écoule interminablement.
Tout est jeu de matière, de texture, de reflet, choc et contraste, illusion et détournement. On navigue entre nature et artifice, entre une réalité et une autre réalité, plus trompeuse, moins vraie. Les images qui apparaissent nous troublent, nous égarent, nous font perdre tout repère. On avait vu
Eric Baudart et ses affiches transformées en morceau de peinture à
Antidote. Ici, avec
Pétaflops (une unité de calcul informatique hyper-puissant), il nous entraîne dans un immense jeu avec la matière et sa représentation.
Photos courtoisie Galerie Chez Valentin.