Charles-Édouard Jeanneret-Gris, né le 6 octobre 1887 à La Chaux-de-Fonds, en Suisse, et mort le 27 août 1965 (à 77 ans) à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes Maritimes), plus connu sous le pseudonyme de Le Corbusier, est un architecte, urbaniste, décorateur, peintre, sculpteur et homme de lettres, suisse de naissance et naturalisé français en 1930. C'est l'un des principaux représentants du mouvement moderne avec, entre autres, Ludwig Mies van der Rohe, Walter Gropius, Alvar Aalto et Theo van Doesburg.
Biographie
Il est, par son père, le descendant d'une lignée d'artisans du sud-ouest de la France, et par sa mère, d'une famille d'industriels essentiellement horlogers de Suisse, du nord de la France et de la Belgique. Parmi ces derniers, le patronyme belge Corbésier influencera son pseudonyme (choisi pour distinguer sa vie d'architecte de sa vie privée). Il semble que ce soit le totem indien du corbeau ou Corbu qui transforme ce nom en Le Corbusier.
En 1900, Charles-Édouard entame une formation de graveur-ciseleur à l'Ecole d'Art de La Chaux-de-Fonds. Il suit les traces de son père, émailleur de cadran et chef d'une petite entreprise spécialisée dans une filière spécifique de l'industrie horlogère. L'élève-artisan réalise sa première gravure à quinze ans, obtenant une première récompense à l'exposition des arts décoratifs de Turin en 1902. Mais l'évolution catastrophique de sa vue – il ne voit que d'un œil – ne lui permet plus d'envisager la poursuite de cette formation, encore moins d'espérer faire carrière. Charles-Édouard désire devenir artiste peintre. Le professeur de dessin, directeur de l'école, Charles L'Eplattenier, l'accueille dans son cours de dessin d'art, mais, ne percevant pas son talent, le dirige vers l'architecture et la décoration en 1904. Il l'invite avec deux autres élèves à participer à la réalisation d'une maison sous l'égide de l'architecte Chapallaz, en particulier la décoration de sa première villa à l'âge de dix-sept ans.
Dès 1909, au terme d'un voyage de fin d'étude en Italie, Autriche, Allemagne du Sud et France de l'Est, il visite Paris et rencontre Eugène Grasset, architecte spécialiste de la décoration dont le livre a constitué la base de sa formation d'architecte-décorateur. Sur ses conseils, il apprend les premiers rudiments du dessin technique concernant l'architecture en béton armé en travaillant quelques mois à Paris comme dessinateur chez les frères Perret, industriel du bâtiment spécialisé dans des constructions techniques en France. Il rencontre le dernier fils de la fratrie, l'architecte de la maison, Auguste Perret. En 1910, il est chargé, en tant que jeune professeur, par son école d'art d'une mission d'étude sur l'évolution des rapports entre industrie et arts du bâtiments en Allemagne. Au terme des rencontres et des colloques prévus, il gagne Berlin et se fait embaucher quelques mois comme dessinateur dans la grande agence dirigée par Peter Behrens. Il est un simple collègue, parmi d'autres dessinateurs ou architectes novices embauchés, de Ludwig Mies Van Der Rohe et Walter Gropius.
Maison Blanche
Accompagnant un ami, il entame un long voyage en mai 1911 : Prague, Vienne, Budapest, Istanbul, Athènes, paysages du Danube et des Balkans, rivages de la mer Égée. Il est particulièrement captivé par les maisons traditionnelles de Roumanie et de Bulgarie, les formes architecturales d'Istanbul, les ruines blanches de l'Acropole, la conception des monastères perchés du nord de la Grèce, en particulier du mont Athos. Le voyage inspire sa première philosophie d'architecte. Il décide de rentrer en revoyant l'Italie qu'il apprécie depuis son premier voyage, Pise, Florence, le monastère d'Ema en Toscane et nombre de villes chargées d'histoire et d'œuvres d'art en Italie. Durant ce voyage, il remplit six carnets de dessins dont il se servira à de nombreuses reprises pour illustrer ses propos et ses publications.
De retour à La Chaux-de-Fonds, il passe l'examen fédéral de dessinateur, pour ne pas être sans diplôme officiel. Après quelques missions d'expert décorateur du bâtiment auprès des instances fédérales helvétiques, il décide de s'établir librement comme architecte. Il a déjà construit la villa Jeanneret-Perret, dite Maison Blanche, pour ses parents.
Malgré un lancement publicitaire intense, l'agence d'architecture Jeanneret vivote et son architecte est contraint d'exercer dans de menus services plus lucratifs, par exemple comme employé saisonnier dans le commerce de meubles d'occasion. En 1916, il construit la villa Schwob, dite aussi Villa Turque. Mais, soucieux de bien construire, il dépasse le prix du devis de construction. En 1917, les dirigeants de l'usine Bayard lui confient la réalisation d'une cité-jardin à Saint-Nicolas-d'Aliermont, il en dessine les plans, réalise des croquis et construit une maison à titre d'essai. Mais à la suite de problèmes techniques, le projet s'arrête.
En 1917, le jeune architecte végétant sans véritable clientèle rêve de participer à la reconstruction de la France dont il anticipe la victoire. Il a des projets plein la tête, pour (re)construire en série et à faibles coûts. Il transfère son petit cabinet d'architecte à Paris.
Auguste Perret le présente aussitôt à Amédée Ozenfant. Ensemble, ils jettent les bases en 1918 du purisme, courant artistique proposant un retour à l'ordre, opposé aux dérives de l'art, en particulier stigmatisant le cubisme ou les excès futuristes. L'exubérance et surtout l'exhibitionnisme sont condamnés.
Pourtant l'avant-garde créatrice ne permet pas à Charles-Édouard de vivre décemment... Il travaille donc en tant que dessinateur pour l'entreprise de bâtiment des frères Perret. Il multiplie les fonctions précaires de responsables techniques ou d'agent administratif dans l'industrie du bâtiment. Au sortir de la guerre, en 1919, il devient même directeur d'une entreprise de matériaux en banlieue parisienne. Mais celle-ci fait rapidement faillite.
Avec ses amis, ils fondent la revue L'Esprit Nouveau en 1920. Mais Charles-Edouard Jeanneret reste davantage intéressé par l'architecture et fréquente avec plus de réticence Ozenfant. La brouille entre les créateurs du purisme enfle après 1925.
En 1922, la venue à Paris de son cousin, le jeune architecte et futur designer Pierre Jeanneret lui permet de trouver un solide associé pour relancer son activité d'architecte. Les deux cousins suisses installent leur agence commune rue de Sèvres, qui restera l'unique atelier architectural de Le Corbusier sa vie professionnelle durant. Pour faire connaître leur agence, Charles-Édouard publie dans un livre une sélection des textes sur l'architecture. Le livre anti-académique est un succès éditorial.
La décennie 1920-1930 le voit réaliser un ensemble remarquable de projets de villas, d'ateliers ou d'habitations manifestes, construites ou non, où l'on voit se formaliser les éléments du langage architectural corbuséen.
Le Corbusier mène une réflexion théorique sur l'urbanisme, avec des projets qui provoquent parfois de violentes polémiques comme le Plan Voisin en 1925, dans lequel il propose de réurbaniser Paris, en détruisant les habitations le long des quais et du centre pour y construire de vastes immeubles gratte-ciel. Dès le début des années vingt, Le Corbusier multiplie les contacts avec les fournisseurs de mobilier. En 1925, il n'est nullement satisfait du mobilier commercial qu'on lui propose et dessine ses propres créations. Il entame une recherche sur les matières et les formes de base les plus sobres et/ou économiques en collaboration avec la maison Thonet. Il participe à la réalisation de la cité expérimentale du Weissenhof, conçue en 1926 et construite en 1927 sous l'égide du Deutscher Werkbund, près de Stuttgart, où l'un de ses deux pavillons est intérieurement aménagé de manière minimaliste. En 1927, il fait appel à Charlotte Perriand remarquée la même année au Salon d'automne, afin de réaliser en 1928 l'aménagement intérieur et l'ameublement global des villas La Roche et Church (détruite). Le Corbusier fonde avec d'autres designers français l'Union des Artistes Modernes (UAM). Alors qu'il apparaît avec son trio avec Charlotte Perriand et Jean Prouvé, très en pointe pour la fabrication industrielle, il faudra attendre 1965 pour qu'un industriel du luxe italien, Cassina, produise en modeste série quelques-unes de leurs œuvres.
Villa Savoye
En 1930, il demande et obtient la nationalité française, faisant inscrire sur son passeport la profession d'homme de lettres. Il épouse Yvonne Gallis, ancien mannequin monégasque.
À partir des études d'urbanisme réalisées pour le CIAM, il propose le projet générique de « ville radieuse », ainsi que celui d'un palais des soviets à Moscou en 1931.
Après 1934, la crise touche les cabinets d'architecture en France. Mais Le Corbusier est déjà une autorité internationale de l'architecture. Profitant de son audience à l'étranger, son cabinet continue d'être une ruche bourdonnante. La fondation Rockfeller l'invite à New York en 1934. En juillet et août 1936, Le Corbusier réside à Rio de Janeiro au Brésil, officiellement pour une tournée rémunérée de conférences, officieusement comme super-consultant pour améliorer le projet de construction du ministère de l'Éducation nationale et de la santé publique. L'architecte Lucio Costa, ancien élève des Beaux-Arts de Paris, est à l'origine de cette invitation déguisée. Avec son adjoint Oscar Niemeyer, ils essaient de tirer le meilleur des propositions dessinées foisonnantes du maître. Les deux architectes brésiliens, avec d'autres collaborateurs, construisent ensuite à leurs façons le ministère de l'Éducation nationale à Rio de Janeiro de 1936 à 1943.
En France, les affaires des cabinets d'architecture sont inexistantes. Le Corbusier travaille à coût réduit et s'adapte à la demande. L'atelier participe sans succès au concours pour le Musée d'Art Moderne de Paris en 1935.
En mai 1940, il ferme son atelier et le couple s'installe dans le petit village pyrénéen d'Ozon, puis en Bourgogne. Le Corbusier s'adonne à la peinture murale, et peaufine quelques projets. Il ne revient à Paris qu'après 1942. Son atelier n'est définitivement rouvert pour ses anciens collaborateurs qu'après la libération de Paris.
Gustavo Capanema Palace, Rio de Janeiro
Bien que d'origine suisse, Le Corbusier a côtoyé de près le régime de Vichy, ville dans laquelle il a vécu 17 mois 1/2 de janvier 1941 à juillet 1942. François de Pierrefeu est aux côtés de Le Corbusier à Vichy, période durant laquelle ils signent ensemble le livre La Maison des hommes. Après le départ de Le Corbusier, le 1er juillet 1942, François de Pierrefeu continue de défendre les intérêts de l'architecte auprès du régime de Vichy. Le Corbusier est également soupçonné d'antisémitisme au point qu'en 2010, la banque UBS décide de le retirer de ses publicités.
Les destructions de la guerre mondiale, puis la croissance démographique en France appellent avec vigueur une reconstruction. Reconstruire dans l'urgence nécessite, selon Le Corbusier, une disposition d'esprit différente et la solution économique idéale passe par l'industrialisation du bâtiment et les fabrications standardisées d'équipements en série.
Pour répondre à ce défi, l'ATBAT ou atelier des bâtisseurs se crée rue de Sèvres. Des hommes de l'art reconnus apportent leurs compétences, leurs soutiens ou contributions financières, ou sympathisent avec l'atelier. L'architecte planificateur souhaite aussi développer des cités-jardins verticales (en hauteur) et horizontales, délimiter au mieux les espaces marchands, industriels, administratifs de la ville au bénéfice des transports efficaces et rapides tout en créant espaces verts et centres piétonniers, en respectant les éléments paysagers.
Le Corbusier, à la demande du ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme, le député communiste François Billoux, élabore les plans et supervise la construction de la Cité radieuse de Marseille, sa première unité d'habitation. Il s'agit d'un immeuble d'habitation sous la forme d'un parallélépipède sur pilotis qui constitue une innovation importante dans la conception architecturale des résidences d'habitations. Dans cet immeuble, il a tenté d'appliquer ses principes d'architecture pour une nouvelle forme de cité en créant un « village vertical », composé de 360 appartements en duplex distribués par des « rues intérieures ».
Essentiellement composée de logements, elle comprend également à mi-hauteur de ses dix-sept niveaux, des bureaux et divers services commerciaux (épicerie, boulangerie, café, hôtel/restaurant, librairie, etc.). Le toit-terrasse est occupé par des équipements publics : une école maternelle, un gymnase, une piste d'athlétisme, une petite piscine et un auditorium en plein air. Son inauguration officielle le 14 octobre 1952 en présence du ministre de la Reconstruction, Eugène Claudius-Petit, est un grand moment d'émotion dans la vie de son architecte concepteur.
Cité Radieuse Marseille - Toit terrasse
En 1950, à 63 ans, il est choisi par l'archevêque de Besançon et se lance dans l'aventure de la reconstruction de la chapelle Notre-Dame-du-Haut, à Ronchamp en Franche-Comté, détruite par les bombardements de septembre 1944. C'était son premier projet d'un bâtiment de culte, bien qu'il ait travaillé en 1929 sur les plans de l'église de Tremblay-lès-Gonesse. Il réalise seul en usine le décor de la grande porte de l'église en y appliquant 18 m2 de peinture sur émail.
La notoriété mondiale s'attache à sa figure. Dès 1947, il siège au Conseil économique et préside différentes délégations françaises d'affaires culturelles vers les pays francophiles, où il est populaire. Ses services envers l'État lui valent d'être nommé commandeur de la Légion d'honneur avant 1950. En 1949, il signe à Bogota avec son fidèle ancien élève barcelonais Sert et le New-Yorkais Wiener un contrat de reconstruction de la ville colombienne.
Il va appliquer ses principes urbains et architecturaux à l'échelle d'une ville quand les autorités indiennes, au début des années 1950, lui confient le projet de la ville de Chandigarh, nouvelle capitale du Pendjab située sur un haut plateau dominé par la chaîne himalayenne. Prenant en charge l'urbanisme entier, il dessine en premier lieu les bâtiments du complexe administratif ou capitole pour la ville indienne encore quasiment déserte :
- le palais de Justice ou de Haute Cour achevé en 1956, inauguré le 19 mars 1956 en présence du président Nehru ;
- le palais du Capitole ou du Gouverneur jamais construit ;
- le Secrétariat (maison des ministères) achevé en 1958 ;
- le palais de l'Assemblée inauguré en 1961.
Avant les grands chantiers, Le Corbusier répond aux sollicitations des classes aisées indiennes en concevant des résidences privées de luxe. Ainsi de 1951 à 1954, il supervise la construction du palais de l'association des filateurs d'Ahmedabad, ainsi que les villas Sarabhaï et Shodan.
High Court, Chandigarh
Au cours des années cinquante, si florissantes pour les grosses agences d'architecture engagées dans la reconstruction, Le Corbusier gouverne avec dureté son atelier qui stagne à l'échelle artisanale, selon l'opinion d'Oscar Niemeyer. Le Corbusier, architecte ascétique et rigoureux sans concession, n'affiche que mépris pour les confrères enrichis, étalant un train de vie luxueux par propriété privée et voitures interposées. Les commandes de l'atelier restent faibles, mais le réseau des anciens étudiants-collaborateurs s'affirme efficace. Lucio Costa vient construire avec le maître le pavillon du Brésil à la Cité internationale universitaire de Paris, de 1957 à 1959. José-Luis Sert, doyen de la section d'urbanisme à l'université d'Harvard, impose Le Corbusier pour le centre Carpenter consacré aux arts visuels, projeté en 1959 et terminé en 1965. Les anciens étudiants nippons de l'atelier, Mayekawa et Sahakura, l'invitent à Tokyo construire le Musée d'Art Occidental. Le Corbusier, figure internationale de l'architecture, passe ainsi de nombreuses semaines chaque année dans les avions et les aéroports.
La fin des années cinquante est douloureuse. Il perd les deux femmes qui comptaient le plus dans sa vie, son épouse le 5 octobre 1957 puis sa mère début 1959.
Il meurt le 27 août 1965, à l'âge de 77 ans, à la suite d'un malaise cardiaque au cours de sa séance quotidienne de natation en Méditerranée, située près de son cabanon, à Roquebrune-Cap-Martin.
La vision de Le Corbusier
Les premiers choix de Le Corbusier en architecture sont ceux qui définissent le purisme : simplicité des formes, organisation, rigueur. Cette vision est mêlée d'utopie, le bonheur étant l'une des clés de ses réflexions sur l'urbanisme. Son « langage » architectural s'applique aussi bien au logement économique qu'à la villa de luxe.
Dès 1926, Le Corbusier définit « UNE architecture moderne » (et non pas « l'architecture moderne ») en cinq points :
- les pilotis
- le toit-terrasse
- le plan libre
- la fenêtre-bandeau
- la façade libre
Son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin
En 1933, au Congrès international d'architecture moderne (CIAM) d'Athènes, il affirme : « Les matériaux de l'urbanisme sont le soleil, l'espace, les arbres, l'acier et le ciment armé, dans cet ordre et dans cette hiérarchie. »
Le Corbusier a consigné ses théories et ses recherches dans 35 ouvrages écrits entre 1912 et 1966. Ses pairs le considéraient comme un visionnaire, mais un piètre bâtisseur.
À l'annonce de la mort de Le Corbusier, Alvar Aalto reconnaissait qu'il n'avait jamais apprécié le prophète dogmatique ou le porte-parole de l'architecture moderne. Mais les réalisations méticuleuses de l'architecte bâtisseur méritaient, selon le maître finlandais, une tout autre considération, par leur variété et leur originalité, leur fonctionnalité et leur adaptation à la contrainte, leur spiritualité généreuse ou leur dénuement géométrique, leur surprenante évolution avec le temps…
Le Corbusier est connu pour la technique constructive poteau/dalle. Les planchers sont supportés par de fins poteaux disposés sur une trame. Ainsi les façades sont libérées de la fonction structurelle. Elles ne sont plus chargées de porter le bâtiment, comme dans la construction en maçonnerie. L'organisation intérieure poursuit l'idée : les divisions de l'espace ne sont pas soumises aux impératifs de structure du bâtiment. Les ouvertures ainsi que les parties pleines sont implantées librement et organisent la façade.
Cette nouvelle façon de concevoir la construction des bâtiments est riche de conséquences. Si Le Corbusier n'en est pas l'inventeur, il est cependant celui qui a su la formuler en termes lapidaires : « le plan libre », et en développer un vocabulaire architectural réellement nouveau.
D'après Wikipédia