Si j'ai mis presque quatre mois ( quand même, on appréciera à sa juste valeur ma grande réactivité) pour en reparler, c'est que j'ai pas vraiment été convaincu par le résultat final de ce projet terriblement ambitieux sur le papier, mais qui s'avère être malheureusement peu réussi sur l'écran, et le cuisant échec que le film a connu montre que le bouche à oreille n'a pas été bon et que les spectateurs n'ont pas été plus emballé que j'ai pu l'être.
Pendant la deuxième guerre de Tchétchénie, un garçon dont les parents ont été tués s'enfuit en emportant son petit frère. Son errance le conduit à rencontrer une chargée de mission de l'Union européenne (Bérénice Béjo) qui le prend en charge. Pendant ce temps, sa grande soeur part à sa recherche. Et l'on découvre l'inhumanité de l'armée russe.
Michel Hazanavicius s'essaie dans un domaine où l'on ne l'attendait pas, le mélodrame et le film de Guerre, et malheureusement sa tentative le mélange des deux n'est pas transcendant et Hazanavicius semble éprouver quelques difficultés à réaliser une oeuvre film avec du corps et de l'esprit.
Evidemment, Michel Hazanavicius semble vraiment touché par ce qu’il raconte, et on ne peut que louer le courage et le risque qu'il a pris de ne pas capitaliser sur le succès de The Artist et d'aller tourner en Tchétchénie faire un film de plus de deux heures sur les ravages de la guerre.
On louera également le fait que Michel Hazanavicius n' a pas lésiné sur les moyens et sa guerre de Tchétchénie est réaliste et ne lésigne pas sur l'horreur d'une telle guerre.
Malheureusement, le film souffre de trop de candeur et de bons sentiments que le spectateur est parfois géné devant certaines scènes qui fonctionnent mal, notamment celles avec Bérénice Bejo, en fonctionnaire de l'ONU au grand coeur. Dommage car le jeune acteur qui lui dnne la réplique joue le jeune enfant tchétchene est craquant et remarquable,
Le film est construit sur une trame classique et ne fonctionne que sur les bons sentiments et du coup sa dénonciation des dérives militaires et politiques perd de sa force. Bref, si la tentative de Hazanavicius de s’éloigne ici de son genre de prédilection, la comédie, pour aller vers un sujet plus grave et éloigné de ce qu’il avait fait auparavant était salutaire, j'avoue que la tentative de Toledano & Nakache , au projet un peu similaire avec Samba sorti quelques semaines avant était plus convaincante.
Je serais curieux de connaitre le prochain projet d'Hazanavicius, mais il ya fort à parier que cet échec dans ce genre de film ne le conduise à revenir plus vite que prévu sur le troisième volet de la série OSS 117 qui dort dans les cartons...
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