"Zhuang Zi et le logicien Hui Zi se promenaient sur le pont de la rivière Hao. Zhuang Zi observa : «Voyez les petits poissons qui frétillent, agiles et libres ; comme ils sont heureux !» Hui Zi objecta : «Vous n'êtes pas un poisson ; d'où tenez-vous que les poissons sont heureux ? - Vous n'êtes pas moi, comment pouvez-vous savoir ce que je sais du bonheur des poissons ? -Je vous accorde que je ne suis pas vous et, dès lors, ne puis savoir ce que vous savez. Mais comme vous n'êtes pas un poisson, vous ne pouvez savoir si les poissons sont heureux. - Reprenons les choses par le commencement, rétorqua Zhuang Zi, quand vous m'avez demandé "d'où tenez-vous que les poissons sont heureux" la forme même de votre question impliquait que vous saviez que je le sais. Mais maintenant, si vous voulez savoir d'où je le sais - eh bien, je le sais du haut du pont"
Elle en fait un très beau billet ici .
Pour ma part, que vais je en dire...
J'ai lu ce livre très doucement et par bribes, sans doute en m'adaptant à sa forme : c'est un recueil de chroniques parues dans le Magazine Littéraire.
Les chroniques sont des textes courts, liés à l'actualité, et ici elles prennent parfois les contours de billets d'humeur...
C'est souvent brillant, plein d'esprit et de finesse, parfois un brin agaçant, mais ça sonne juste,c'est parfois drôle et quelque fois profond. A nous de nous plier à l'exercice et de passer du coq à l'âne en souriant et sans nous attarder trop sur ce que nous aurions aimé voir approfondi. J'avoue que ça n'a pas toujours été facile pour moi.
C'est tout de même un livre plaisant à lire, plein de références et de citations intéressantes que chacun s'amuse à sélectionner.
J'en ai trouvé un certain nombre qui m'ont particulièrement plu sur des sujets aussi variés que le sens de la vie et la place de l'art dans une existence, l'éloge de la paresse, la loi anti-tabac, la littérature...
Mario Vargas Llosa : « La vie est une tornade de merde, dans laquelle l’art est notre seul parapluie. »
Samuel Butler :"la vie à un solo de violon qu’il nous faut jouer en public tout en apprenant la technique de l’instrument au fur et à mesure de l’exécution;"
Nietzche : "Faites n'importe quoi, mais ne restez pas à ne rien faire : ce principe est la corde avec laquelle toutes les formes supérieures de culture et de goût vont se faire étangler..."
Simon Leys :"Aujourd'hui, par un paradoxe ironique, le Lumpen-proletariat est condamné aux loisirs forcés d'un chômage chronique et dégradant, cependant que les membres de l'élite éduquée, dont les professions libérales ont été transformées en démentes machines à faire de l'argent, se condamnent aux-mêmes à l'esclavage d'un travail accablant qui se poursuit jour et nuit, sans relâche - jusqu'à ce qu'ils crêvent à la tâche, comme des bêtes de somme écrasées sous les fardeau."
J'ai adoré lire "les cigarettes sont sublimes", ce texte m'a fait rire et m'a fait plaisir, vraiment lisez le! c'est excellent!
J'ai beaucoup aimé aussi "Des mensonges qui disent la vérité", parce que l'œuvre de fiction y est présentée à sa juste valeur et que ce texte ne cesse de nous dire qu'on apprend beaucoup de la littérature...
De belles critiques sur BibliObs.com
et sur Le Figaro.fr,
Flo le présente, et nous le conseille "pour changer des romans et s'aérer l'esprit..."
Des pas perdus en parle aussi,
Lily nous invite à faire avec ce livre, un"voyage tout à fait salutaire",