7 boissons alcoolisées par semaine pour prévenir les maladies cardiaques ? C’est un effet protecteur contre l’insuffisance cardiaque associé à une consommation modérée d’alcool que rapporte cette étude américaine menée sur plus de 14.000 adultes, publiée dans l’European Heart Journal. Evidemment, l’excès, lui est associé à une mortalité augmentée.
La consommation d’alcool est connue pour augmenter le risque d’insuffisance cardiaque, mais les effets d’une consommation modérée ne sont pas clairs. Cette étude a voulu préciser ces effets sur une longue période de temps, cependant avec les limites des facteurs de confusion possibles non pris en compte et de l’imprécision du déclaratif.
Les chercheurs du Brigham and Women’s Hospital (Boston) et d’autres instituts américains, britanniques et portugais, ont ainsi suivi, durant 24 ans, 14.629 participants à la cohorte ARIC (Atherosclerosis Risk in Communities), âgés en moyenne de 54 ans, à 55% des femmes, sans risque particulier de crise cardiaque au départ de l’étude. Les chercheurs ont évalué la consommation d’alcool des participants au début et au cours du suivi puis identifié des participants ayant développé une insuffisance cardiaque, pour rapprocher ce risque des niveaux de consommation d’alcool.
Cette large analyse constate que,
- la consommation hebdomadaire de jusqu’à 12 unités d’alcool (contenant 8g d’alcool pur) -équivalant à 7 boissons alcoolisées standards aux Etats-Unis contenant 14g d’alcool pur) est associée à un risque plus faible de développer une insuffisance cardiaque (vs aucune consommation d’alcool*).
- La consommation moyenne d’alcool dans ce groupe à faible risque, soit 5 unités d’alcool par semaine, -soit précisent les auteurs, 3,5 verres de vin de 125 ml- est associée, chez les hommes à un risque réduit de 20% d’insuffisance cardiaque, et chez les femmes, réduit de 16%*.
Précisément, parmi les participants,
· 42% n’avaient jamais consommé d’alcool,
· 19% étaient d’anciens buveurs d’alcool,
· 25% en consommaient jusqu’à 7 boissons (standard américain) par semaine, avec une consommation moyenne d’environ 3 boissons (standard américain) par semaine soit 5,25 unités d’alcool au sens européen,
· 8%, de 7 à 14 boissons,
· 3%, de 14 à 21 boissons,
· 3%, plus de 21 boissons par semaine (soit l’équivalent de plus de 35 unités).
17% des participants ont été hospitalisés ou sont décédés d’insuffisance cardiaque au cours des 24 années de suivi.
- Les hommes consommant jusqu’à 7 boissons par semaine au début de l’étude présentent bien un risque réduit de 20% de développer une insuffisance cardiaque vs non-buveurs (RR : 0,80).
- Les femmes consommant jusqu’à 7 boissons par semaine au début de l’étude présentent bien un risque réduit de 16% de développer une insuffisance cardiaque vs non-buveuses (RR : 0,84).
- En revanche le risque d’insuffisance cardiaque est similaire
- Au global, pour ceux qui consomment plus de 7 boissons par semaine, le risque d’insuffisance cardiaque apparaît identique à celui estimé en l’absence de consommation d’alcool.
- Mais, bien entendu, chez les très gros consommateurs (>21 boissons par semaine pour les hommes et 14 pour les femmes), le risque de décès toutes causes confondues est significativement plus élevé.
La conclusion est claire, une consommation d’alcool modérée, -estimée ici à 7 boissons américaines- au début de l’âge adulte est associée à un risque plus faible pour l’avenir d’insuffisance cardiaque chez les femmes comme chez les hommes. Avec les limites précisées plus haut.
Source:European Heart Journal January 20 2015 DOI:10.1093/eurheartj/ehu514
Alcohol consumption and risk of heart failure: the Atherosclerosis Risk in Communities Study
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