même
sur le sol le plus dur
le plus rebelle
la beauté est partout
au détour d’une rue
dans les yeux
sur les lèvres
d’un inconnu
dans les lieux les plus vides
où l’espoir n’a pas de place
où seule la mort
invite le coeur
la beauté est là
elle émerge
incompréhensible
inexplicable
elle surgit unique et nue –
à nous d’apprendre
à l’accueillir
en nous
*
the loveliness is everywhere
even
in the ugliest
and most hostile environment
the loveliness is everywhere
at the turning of a corner
in the eyes
and on the lips
of a stranger
in the emptiest areas
with no place for hope
and only death
to invite the heart
the loveliness is everywhere
it emerges
incomprehensible
inexplicable
it rises in its own reality
and what we must learn is
how to receive it
into ours
***
Kenneth White (né en 1936 à Glasgow, Ecosse) – Le grand rivage (A Walk Along The Shore, 1980) – Traduit de l’anglais par Patrick Guyon et Marie-Claude White