Rien que cette lumière que sèment tes mains rien que cette flamme et tes yeux ces champs cette moisson sur ta peau rien que cette chaleur de ta voix rien que cet incendie rien que toi Car tu es l’eau qui rêve et qui persévère l’eau qui creuse et qui éclaire l’eau douce comme l’air l’eau qui chante celle de tes larmes et de ta joie Solitaire que les chansons poursuivent heureux du ciel et de la terre forte et secrète vivante ressuscitée Voici enfin ton heure tes saisons tes années L’automne sur le toit fait un bruit de pigeons l’or coule Il est midi Les arbres ont peur La mort vole L’odeur de l’agonie comme une trop longue musique sème des gouttes de sang une femme dort près d’une fleur gonflée d’eau.Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle