C’est en lisant l’interview de Virginie Despentes dans Les Inrocks (n°997) que ma vie s’est illuminée. Radieuse comme un radiateur en hiver.
… il y a un truc du petit garçon de 50 ans chez certains hommes. Lydia Lunch me disait que la différence entre les hommes et les femmes, c’est que les femmes changent. …
Si vous ne connaissez pas Lydia Lunch moi non plus mais on s’en fout, c’est pas le propos. Le propos c’est pourquoi ma femme à 45 ans bien tapé s’est découvert une passion subite pour l’art contemporain.
Avant de lire Despentes, j’avais tout imaginé, surtout le pire, endoctrinement jihadiste, achat compulsif, besoin de botox ou mieux encore, perversion ultime au stade MILF. Finalement non, ma femme a juste changé. Elle, que j’ai pêcho il y a un quart de siècle en la traînant au cinéma d’art et d’essai Caméo à Nancy voir Andreï Roublev de Tarkovsky, elle, qui n’a jamais su faire la différence entre un dessin de ses mômes à 4 ans et un Rothko, elle, pour qui l’apogée de la création humaine se situe dans une pomme, elle, qui joue du porte-jarretelles à la fête de la musique, ELLE m’a traîné dans deux salles de la Modern Tate Gallery à Londres pour élever mon niveau culturel. Soit-disant.
Viens, regarde chéri c’est génial, y’a un robot qui fait pouet-pouet, deux télé des années 70 avec Nixon dedans et des oeufs coque, en live et en images animées, c’est génial c’est de l’art contemporain vidéo et c’est gratuit!
Vous finissez par me connaître, je ne mens jamais…
L’artiste s’appelle NAM JUNE PAIK, lui et moi on a fait connaissance 3 minutes 16, le temps de prendre les photos et de me barrer avec les gosses en otage pour obliger ma femme à me suivre. Direction les magasins de sport et Victoria secret, histoire de mater des nanas à moitié nu ou en sous-vêtement, ça c’est de l’art révolutionnaire pour guider le peuple contre le pouvoir des féministes.
A poil !
Pardon.
A demain.