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En effet, en quelques jours, le Maroc est emporté par une tempête qu’il n’a jamais connue jusqu’à présent!
Lors des divers évènements tragiques, qui ont émaillé son histoire récente et dont il garde malgré tout encore les stigmates, le Maroc et les marocains ont toujours vite réagi : sous l’égide d’un Hassan II, ferme et énergique, le calme est toujours revenu, très vite, laissant dans l’ombre les corps des victimes et la culpabilité des bourreaux!
En 2011, la situation ne se présente plus de la même manière!
Partout dans le monde arabe, la rue est à feu et à sang, sous l’œil grossissant des camaras de télévisions et sous le regard déformant à force vérité des téléphones portables.
Le moindre incident est relayé, amplifié, multiplié et diffusé aux quatre coins du monde.
Même Alger, traumatisée par une décennie de massacres, enregistre des frémissements populaires ! Les quelques dizaines de manifestants algériens ressemblent à de timides sit-ins dominés par les uniformes bleus, les casques et le matraques : ils sont pourtant au sommaire de tous les journaux télévisés.
Enfin, les médias occidentaux et AL JEZERA peuvent parler d’un printemps arbe qui renverse les régimes en place de l’Atlantique au Golfe Persique, de Casablanca à Bagdad, à l’image d’un jeu de dominos. Il peuvent encenser la rue arabe qui ose se révolter contre ses dirigeants!
Les dictateurs arabes tombent comme des fruits mûrs et les occidentaux exultent!
La démocratie, LEUR démocratie, triomphe et peu leur chaut la suite des événements! Peu importe ce qu’il en sortira : leur but est que leur idée du monde triomphe!
Durant plusieurs semaines, le Maroc a donc traversé cette zone de turbulences, balloté entre manifestations populaires et répression policière, entre vandalisme incontrôlé et arrestations, tirs à balles réelles, victimes anonymes, entre colère des jeunes face l’immobilisme de la situation et sourde réprobation des moins jeunes face à la dégradation de l’état du pays!
Des imams improvisés enflamment la rue par des sermons sans queue ni tête, des gauchistes essaient de leur prendre la vedette en scandant des slogans éculés qui ont fait leur temps durant les années de plomb, des milices s’organisent pour défendre les quartiers, tous les quartiers, des plus riches aux plus pauvres!
Le commerce chute vertigineusement, les hôtels sont vides, le pays semble en quarantaine, les marocains de l’étranger cessent d’alimenter le pays en devises, l’économie informelle envahit le pays sous l’influence des organisations islamistes qui en profitent pour tisser leurs réseaux et les ancrer à une société livrée à elle-même!
Tout cela échappe complètement aux jeunes du Mouvement du 20 Février : ils n’ont plus prise sur rien de ce connait le pays!
Ce n’est pas ainsi qu’ils voyaient les choses : ils ont joué à la révolution sans savoir ce que c’était, sans en connaitre les codes, les règles, les conséquences, le prix à payer!
Les semaines passent …Le pays s’enfonce chaque jour d’avantage dans la folie et le chaos…Les morts s’accumulent….Les appels grandes puissances restent sans échos, car personne ne les entend…
Le Mouvement du 20 février a réussi son coup!
Heureusement, ce n’est qu’u récit imaginaire, ce n’est que l’histoire potentielle et non pas l’histoire réelle du Maroc dans cette bizarre année 2011.
Que ceux qui s’étaient embarqué dans cette folle aventure aient le courage d’entreprendre leur autocritique et ils réaliseront que ce récit imaginaire n’est que celui du possible!
Le Maroc a besoin de changements profonds, les marocain(e)s ont besoin de changements, dans leur mentalité, dans leurs aspirations, dans leurs rêves, dans leur quotidien!
Jusqu’à présent ceux qui doivent mener ces changements – les partis politiques, leurs dirigeants en premier lieu- ont failli à leur mission!
Ils ont abandonné le pays aux lobbies en tous genres et surtout ils l’ont sacrifié à leurs propres ambitions.
Les jeunes du 20 février auraient dû investir ces partis politiques, en prendre possession, les utiliser comme leviers pour démonter les carcans qui paralysent le pays!
Ils ont voulu faire comme les tunisiens, les égyptiens, comme les autres en un mot! Ils ont raté le coche.