Le réalisateur est allé à Cannes , en 2011, présenter un de ses films et il n'est plus retourné en Syrie. Il vit à Paris et reste en contact étroit avec ses amis syriens qui lui envoient des petites vidéos qu'on voit dans le film. Il correspond aussi avec une jeune femme kurde de Homs dont on voit les vidéos dans la seconde partie du film ; elle s'appelle Wiam Simav Bedirxan. Son prénom Simav veut dire "eau argentée" ,d'où le titre du film ....
Ce film est un vrai chef d"oeuvre; je n'ai jamais été bouleversée à ce point au cinéma... Il est fait de ces petites vidéos faites sur téléphone portable ou autres supports envoyées depuis la Syrie... C'est un mélange d'images insoutenables , tortures , corps mutilés , enfants blessés , personnes abattues de balles dans la tête ; même les chats et les chiens estropiés , faméliques en rajoutent dans la désolation et la misère de la ville de Homs complètement détruite.... A tout cela se mèle une poésie qui rend le film très beau : la goutte d'eau qui coule , quelques fleurs , les ciels aux nuages vaporeux... et puis des épisodes qui marquent : le jeune homme qui , après avoir vu " Hiroshima mon amour", veut créer un ciné-club dans son quartier , mais est abattu le lendemain d'une balle dans la tête... La jeune femme de Homs qui veut redonner espoir et vie en accueillant des enfants pour leur faire classe... Le jeune enfant de cinq ans , orphelin, qui trouve un coquelicot dans les ruines et qui sait éviter les tirs des snipers...
J'ai eu l'impression que le film avait du mal à finir , il y a toujours quelque chose à ajouter, la jeune femme qui retournera à Homs et dont on suit longtemps ses pensées sur son visage.... elle ne peut laisser sa ville comme on ne peut laisser ou finir ce film ...Un film que, de toutes façons , on ne peut oublier.