Magazine Culture

Actuelles et inactuelles, par Alain Gagnon…

Publié le 20 janvier 2015 par Chatquilouche @chatquilouche

Remèdes et politique — Il existe des remèdes trop forts. Théoriquement, ilschat qui louche maykan alain gagnon francophonie pourraient guérir une affection ; toutefois, l’état général du patient fait qu’il en mourrait. On s’abstient alors de les administrer. On attend que l’organisme soit en meilleure condition ou on offre un médicament de rechange.

De même en politique ? Certaines vérités ne sont pas bonnes à dire ? Elles traumatiseraient le corps social et causeraient plus de tort que le mal à dénoncer et guérir ? On les tait ; on se les confie sous le manteau ou autour d’une table entre esprits libres, mais faillibles — et timorés peut-être.

L’œil du poète — Dans mon enfance et mon adolescence, je chassais. En compagnie d’adultes, dont mon oncle Wilfrid. Lorsqu’on approchait d’un étang où reposaient pilets et sarcelles, ce dernier disait : « Ne les regardez pas droit dans les yeux. Regardez-les du coin de l’œil. Autrement, ils vont sentir qu’on est là. Ils vont se sauver. »   Il fallait donc regarder de biais. Ne pas les fixer.

Les poètes et les peintres regardent comme ça. Sans scruter. À la dérobée. Pour ne pas effrayer le sujet — ou l’inspiration. Pour en dire davantage sur les contours et les alentours.

Cour arrière — Toute une faune pour quelques dollars. Deux mangeoires, des

chat qui louche maykan alain gagnon francophonie
graines diverses, et de tournesol, quelques arachides quotidiennes.

Les geais, surtout. Les plus bruyants – et de loin ! Qui non seulement piaillent et superposent leur bleu à celui du ciel, mais de plus exigent au petit matin que nous sortions dans le froid pour les nourrir, polissons.

Et ces mésanges, discrètes filles au bandeau noir. Elles se posent en silence, choisissent et retournent au bosquet où, on me dit, elles emmagasinent.

Toutes ces vies, ces joies animées qui nous côtoient et dont nous ignorons tout. Sauf ce qu’en disent les manuels.

L’auteur

Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon 

chat qui louche maykan alain gagnon
du Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K (Pleine Lune, 1998).  Quatre de ses ouvrages en prose sont ensuite parus chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale (2003), Jakob, fils de Jakob (2004),Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013).  Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique (Triptyque, 2005), Les versets du pluriel (Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011).  En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010).  Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan, Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux (Marcel Broquet).  On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL.  De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue.  Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com/).


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Chatquilouche 15511 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines