GEJ10 C201
Transformation de la contrée du mont Nébo
1. Alors, s'étant levé, le juge se mit à regarder au loin, et ne reconnut pas la contrée ; car il y avait là nombre de très beaux champs de blé mûr, des prairies d'herbe drue presque à perte de vue, et, tout autour de la ville, de grands vergers tout emplis de beaux arbres. Le mont Nébo lui-même, sur lequel nous nous trouvions, était désormais verdoyant, et ses pentes couvertes de tous côtés de vignes et de figuiers magnifiques. Un peu en contrebas de la ville, il vit aussi un très grand étang d'où plusieurs ruisseaux s'écoulaient dans des directions diverses.
2. Lorsqu'il vit tout cela, et les autres avec lui, le juge leva les bras au ciel, ainsi que l'aubergiste, les trois prêtres d'Apollon et les quelques Pharisiens et Juifs, et s'écria : " O Seigneur, c'est infiniment trop, en vérité, cela dépasse tout ce que je puis concevoir ! Que diront de cet événement les gens de cette ville et de la vaste région qui en dépend? Ils seront forcés de penser que tout cela est l'œuvre de quelque dieu apitoyé par les suppliques de quelqu'un de ses prêtres ! Mais je ferai bien vite savoir à tous ces gens comment cela est arrivé.
3. Mais, je T'en supplie, Seigneur, ne fais pas un second signe, ni pour moi, ni pour cette contrée ! Car celui-ci me cause déjà, en plus d'un étonnement sans bornes, un embarras considérable, et il est probable qu'aujourd'hui même et demain, les questions afflueront de tous côtés, si bien que nous serons fort en peine de répondre à tous comme il se doit ! "
4. Je dis : " Il en sera ainsi, assurément, mais Je veillerai aussi à ce que les bonnes réponses ne vous fassent pas faute, et tous les habitants de cette grande contrée rentreront chez eux pleins de joie et de gratitude, afin de récolter ce qui a poussé sur les terre de chacun. Cependant, tu pourrais aussi, avec l'aide de tes nombreux subordonnés, demander aux gens de bien veiller à ne faire aucun bruit à ce sujet, parce que cela attirerait la convoitise de beaucoup d'envieux fort loin au-delà des frontières de cette terre bénie, et ils finiraient par être forcés de prendre les armes pour tenir les ennemis à l'écart.
5. Vous aussi, Mes disciples, et vous qui êtes Juifs, ne parlez pas de cet événement aux Juifs de la Terre promise ; car, loin de vous croire, beaucoup se moqueraient de vous et vous persécuteraient. Et beaucoup, parmi les plus faibles, vous croiraient sans doute, et croiraient en Moi à travers vous, mais cette foi n'aurait pas de base solide, car, avec le temps, on finirait par dire, en visitant cette contrée afin de se rendre compte du miracle, que le juste zèle et le travail des hommes ont aussi pu faire cela.
6. Mais, par la suite, vous pourrez en faire mention à bon escient devant ceux qui auront déjà pleinement embrassé Ma doctrine et seront ainsi entrés dans Mon royaume. Non seulement ils vous croiront, mais ils diront alors : "Ah, est-il quelque chose d'impossible au Tout-Puissant ? Quand nous L'avons, nous avons tout !"
7. Aussi, tenez-vous-en d'abord à la doctrine, et ce n'est qu'ensuite que vous pourrez passer à Mes signes. Pourtant, même les plus authentiques ne trouveront guère de crédit dans la suite des temps ; car la raison des hommes critiquera toujours ces choses tant qu'elle ne pourra être initiée à leur cause première, et, pour bien des hommes, cela ne pourra avoir lieu ici-bas, mais seulement dans l'au-delà.
8. Suivez ce conseil, et vous avancerez sans peine, mais sinon, vous rencontrerez bien des obstacles sur votre chemin ! Ce qui est bien est bien, mais le mieux sera toujours meilleur, et le meilleur de tout est ce que je vous dis. "
9. Alors, ils Me donnèrent tous leur parole qu'ils suivraient très fidèlement ce conseil, puis le juge Me demanda s'il devait annoncer la nouvelle à César.
10. Je lui répondis : " Laisse là César pour le moment, mais, dans un an, tu pourras annoncer la nouvelle à Mon ami Agricola, à Rome, et il saura bien la tansmettre à César le moment venu, et pour ton avantage. Pour l'heure, il suffit d'instruire tes administrés ; et, si un voisin d'une ville au nord de celle-ci vient à te rendre visite, il te dira lui-même qui a fait cela. Tu peux aussi en informer le capitaine Pellagius, car il est le commandant militaire de cette ville, et il Me connaît. "