GEJ10 C196
Une image de l'évolution spirituelle de l'homme
1. Le juge romain répondit:" Seigneur et Maître, c'est comme si tout se mettait à grandir en moi, et il me semble voir comme à la lumière d'une aurore tant la grande vérité de Tes enseignements que les objets de cette terre ; mais il y a encore là beaucoup de brume dans les régions plus basses, et il me faudra donc bien attendre que le soleil de l'esprit se lève en moi. Cet enseignement prouve plus qu'assez qu'il y a en Toi, et jusque dans les plus petites de Tes créatures, une infinie grandeur ; car aucune imagination humaine ne saurait s'envoler assez haut et assez loin pour présenter aux humains que nous sommes des images qui ne peuvent avoir leur source que dans la sagesse infinie et la toute-puissance du seul et unique vrai Créateur de toute chose. "
2. Tous ceux qui étaient là dirent alors : " Seigneur et Maître, nous sommes comme anéantis devant Ta grandeur, dont Tu ne nous as pourtant montré qu'une petite partie à travers ces paroles, et c'était pour Toi chose facile ! Qu'adviendra-t-il donc de nous quand, par la suite, nous Te connaîtrons toujours plus parfaitement ? "
3. Je leur dis : " Vous deviendrez ce que devient le grain de sénevé, qui est une graine minuscule, lorsqu'on le met dans une terre vivante et fertile. Il se met bientôt à grandir pour atteindre la taille d'un arbre véritable, dans les branches duquel les oiseaux du ciel peuvent même élire domicile. Et, à travers ses fruits, ce petit grain de sénevé pourra ensuite se multiplier à l'infini, qualité qui appartient non seulement à cette graine, mais à toutes les autres.
4. Il est vrai que vous n'êtes encore que de simples graines. Mais la doctrine que Je vous enseigne est la terre bien engraissée où Je vous sème Moi-même, et, si vous absorbez avidement la force de vie qui émane de cette doctrine, vous porterez vous aussi dans Mon royaume une récolte infiniment riche ; car nul œil n'a jamais vu, nulle oreille entendu ni nul sens éprouvé ce qui attend dans Mon royaume ceux qui croient en Moi, M'aiment et observent Mes faciles commandements.
5. Mais nous sommes déjà au milieu du jour, et nos corps aussi ont besoin de se fortifier. Veille donc, Mon cher aubergiste, à nous faire servir en bonne quantité du pain, du vin et des poissons ; car, après le repas de midi, Je vous quitterai et M'en irai plus loin avec Mes disciples. "
6. Quand J'eus dit cela, on apporta bien vite tout ce que J'avais demandé, et nous prîmes ce bon repas dans la bonne humeur.
7. Après le repas de midi, qui dura environ une heure, l'aubergiste et le magistrat romain, ainsi que les trois prêtres d'Apollon, les deux Pharisiens et les quelques Juifs qui étaient présents, Me supplièrent de bien vouloir rester encore parmi eux au moins jusqu'au lendemain matin.
8. Je demandai l'avis de Mes disciples en disant : " Si vous le voulez, nous pouvons bien rester ici jusqu'à demain matin ! "
9. Les disciples répondirent : " O Seigneur, Tu sais déjà que tout ce qui est bon à Tes yeux est bon aux nôtres ! Restons donc, selon le vœu de ces chers nouveaux amis ; car il est déjà plus d'une heure après midi, et, si nous poursuivons vers le sud, nous n'aurons peut-être pas le temps d'atteindre un autre lieu. "
10. Le juge dit alors : " O Seigneur et Maître, Tes disciples ont dit vrai ! Il y a plus d'une grande journée de voyage d'ici à la prochaine ville, qui est plutôt vers le sud-est, aux sources du ruisseau Arnon, et l'on ne rencontre entre ici et cette ville que quelques cabanes de bergers isolées et fort misérables. "
11. Je dis : " Pour ce qui est de la distance, il Me serait certes possible d'atteindre cette ville avec Mes disciples ; mais puisque, dans vos cœurs, vous souhaitez M'avoir encore parmi vous jusqu'à demain, Je veux céder à votre volonté et à votre désir, et Je resterai donc jusqu'au matin.
12. Mais l'après-midi s'annonce fort belle ; nous pourrions la passer dehors et nous rendre encore une fois sur le mont Nébo. Sortons donc sans plus tarder ! "