Si on cherche, dans les poèmes de Linda Maria Baros, des interprétations philosophiques ou psychologiques, on fera fausse route. Cela nous saute aux yeux, ce soir-là, quand elle nous montre " l'autoroute A4 ", brandissant une feuille de papier, format A4, sur laquelle est écrit son poème. " L'autoroute A4 et autres poèmes " est le titre d'un de ses recueils. Elle a d'abord lu quelques textes de " La maison en lames de rasoir ". Elle affirme que la seule chose dont il est question dans ses poèmes, c'est la poésie même. Il y a bien sûr des filiations, des ruptures, des chevaux, des murs, mais elle ne construit pas autre chose que des textes qui iront dans des revues, dans des livres. Des textes qui feront le chemin de l'obscurité vers la lumière, " jusqu'à ce qu'ils descendent à nouveau dans les profondeurs ", comme les " chevaux de mine ". C'est sans doute à la poésie même qu'elle s'adresse quand elle écrit :
" Oui, c'est pour toi que je suis entrée en force dans ce monde comme une vague de sang
qui ne retrouve plus son chemin vers le cœur. "