Les Dedicated Nothing viennent tout juste de sortir leur troisième single : When we were Kings, du riff électrifié, tendu et efficace, à l’arpège très mélodique. Le poétiquement nommé Dawn to Dusk, premier album du groupe, est un condensé d’influences et d’humeurs. Un coup on danse, un coup on rêve, on swingue, on monte sur les tables, bref, on ne s’en lasse pas.
Il y a quelques semaines, on est allé partager un kawa parisien avec ce groupe de « musiciens qui font du surf », et qui ont le vent en poupe. Personne n’a mangé les chouquettes, mais on a quand même passé une matinée très sympathique avec quatre mecs qui ne se prennent pas la tête, et qui font ce qu’ils aiment.
JBMT : D’où vous vient cet amour pour Miki Dora [ndlr : surfeur californien mythique] ?
Greg : Le nom du groupe découle moins d’un amour pour Miki Dora que d’une envie de vouloir définir notre identité : on a cherché à trouver le lien entre le surf, qui est l’une des raisons pour lesquelles on s’est rencontrés, et l’esthétique un peu surf-chic rétro. Miki Dora, c’est une légende du surf, et une icône de cette contre-culture des années 50 en Californie du gentleman bad-boy sulfureux mais très charmant… En feuilletant ses mémoires, on s’est aperçu qu’il s’amusait à classer les surfeurs en 4 groupes : les Freaks, les Cooks, les Punks et les Dedicated Nothing. On a aimé la dualité de cette dernière catégorie, que l’on interprète comme « être dédié mais sans enjeu ».
4 garçons et de la surf music… Vous n’avez pas eu peur de tomber dans le boys band ?
Greg : Surf music ne veut plus rien dire de nos jours. A l’origine, c’était le cliché avec les palmiers, les jolies filles en maillot et les beaux blonds ; aujourd’hui, on a plein de potes qui font du surf et du hip-hop ou de l’électro. Du coup, notre son n’est pas intimement lié au surf, c’est plutôt notre vie, notre quotidien.
Mathieu : On a eu peur de cette étiquette à tel point que l’on s’est posé la question de cacher qu’on faisait du surf. Par rapport à tout ça, quelqu’un qui nous a beaucoup aidé est notre ami photographe Bastien Bonnarme, qui a su capter notre univers et en a créé quelque chose que l’on adore. C’est grâce à son œil qu’on s’est détaché du cliché du Volkswagen.
Photo © Bastien Bonnarme
Pensez-vous que faire la première partie de Two Door Cinema Club ait eu une incidence sur votre musique ?
Clément : Je pense que ça nous a marqués, oui. On écoutait déjà leur musique avant, mais l’ouverture de leur concert en 2013 a été une énorme gifle pour nous.
Greg : On les admire, parce qu’ils vont très loin dans leur recherche du son et qu’ils y arrivent très bien. Par exemple, le guitariste joue sur sept amplis en même temps, pour aller chercher la combinaison de son idéale. Ils nous ont beaucoup appris.
Avez-vous peur d’être trop catégorisés musicalement, et donc de perdre en liberté de création ?
Greg : Franchement non, parce qu’on écoute de la musique tout le temps, on se laisse envahir par ce tout qu’on entend. Par exemple, Mathieu notre ingé son nous a ramenés vers le funk, Clément m’a fait replonger dans Oasis… On s’influence tous mutuellement. On mélange énormément d’influences et on ne craint pas d’être cloisonnés parce qu’on ne l’est pas nous-mêmes.
Clément : Dawn to Dusk est un album qui a une couleur, il est représentatif d’une période, et pour l’instant les gens qui l’écoutent y retrouvent des choses très différentes.
Photo © Bastien Bonnarme
D’après vous, quel est le meilleur moment de la journée pour écouter Dawn to Dusk ?
Greg : Tout le temps ! Un peu de mélancolie avec Dawn to Dusk, un côté plus club pour You want to know, Running away en train de boire une bière dans un bar anglais à 19 heures ! Chaque chanson peut coller à un moment ou une humeur.
Êtes-vous plutôt art de la rue ou art des musées ?
Matthieu : On fréquente les musées dès que l’on peut, on adore aller à Paris ou Bilbao pour ça.
Si vous deviez choisir un personnage de fiction pour représenter le groupe ?
Greg : Moi j’imagine un gentleman, hyper distingué et en même temps rebelle : Le Parrain, Batman, Arsène Lupin.
Une chanson dans votre ordi dont vous avez honte ?
Greg : Blurred Lines de Robin Thicke. J’ai honte mais je trouve ça très dansant. C’est misogyne et dégueulasse dans le clip mais ça tourne quoi.
Matthieu : C’est la même chose pour moi avec Pharrell Williams. Quand j’entends son single, je monte le son, c’est plus fort que moi.
Photo © Bastien Bonnarme
Merci les garçons !
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Dawn to Dusk en téléchargement par ici ou en écoute par là.
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