Avec : Ricardo Darín, Oscar Martinez, Leonardo Sbaraglia, Erica Rivas, Dario Grandinetti, Julieta Zylberberg, Rita Cortese, María Marull, Walter Donado, Mónica Villa, Cesar Bordon...
Genre : Comédie - Drame.
Origine : Argentine - Espagne.
Durée : 2 heures 02.
Date de sortie : 14 janvier 2015.
Synopsis : L'inégalité, l'injustice et l'exigence auxquelles nous expose le monde où l'on vit provoquent du stress et des dépressions chez beaucoup de gens. Certains craquent. Les Nouveaux sauvages est un film sur eux.
Vulnérables face à une réalité qui soudain change et devient imprévisible, les héros des Nouveaux sauvages franchissent l'étroite frontière qui sépare la civilisation de la barbarie. Une trahison d'amour, le retour d'un passé refoulé, la violence enfermée dans un détail quotidien, sont autant de prétextes qui les entraînent dans un vertige où ils perdent les pédales et éprouve l'indéniable plaisir du pétage de plombs.
Bande annonce française
De prime abord, "Les nouveaux sauvages" n'est pas un film qui me tentait spécialement. Mais bon, j'en avais entendu de bons échos puis je dois avouer que la bande annonce avec ses pétages de câbles me laissait présager d'une comédie à l'humour noir bien fun qui pourrait me plaire. C'est donc avec un brin de crainte et pas mal de curiosité que je me suis diriger vers ma salle de cinéma.
Est-ce l'attente que j'avais à son sujet ou autre chose, je n'en sais rien mais ce que je peux dire à l'issue de ma projection, c'est que je suis loin d'avoir adhéré à ce concept. Non pas que l'idée d'une succession de sketchs m'ait dérangé, c'est juste que le scénario de ses différents gags écrit par Damián Szifron est loin de m'avoir convaincu. Cela partait pourtant bien avec un sketch dans un avion que je trouvais gentillet et sympathique mais la suite s'est vite avéré pour moi en dent de scie.
Exception faite du sketch final lors du mariage que je trouve assez énorme (dommage que l'ensemble n'ait pas ce niveau), je n'ai eu de cesse durant tout le film de sourire sans grande conviction face à des sketchs qui se laisse regarder (celui de l'automobiliste ou celui de l'ingénieur) et d'autres qui m'ont plus ennuyé (celui du restaurant ou celui de l'accident de voiture). En gros, soit j'avais quelques petits sourires nerveux soit je trouvais le temps long. A plusieurs reprises, je me suis même demandé si je n'allais pas quitter ma salle pour découvrir la suite plus tard à la télévision.
Pourtant je suis resté jusqu'au bout (voilà pourquoi je me permets de donner mon simple avis). L'ensemble à des qualités je ne le nie pas mais ce n’est clairement pas aussi fun dans l'humour noir que je l'aurais escompté. C'est décomplexé, c'est assumé comme délire mais je n'ai jamais réussi à y adhéré ce qui est vraiment frustrant car je ne demandais que ça. Si le sous texte d'une société que l'on pousse à bout et qui du coup est capable du pire dans la surenchère est très intéressant, du point de vue de la comédie, j'aurais vraiment aimé plus. Je comprends d'ailleurs pas trop pourquoi ce film m'a laissé de marbre car en temps normal j'adore l'humour noir mais là, ça ne prend jamais.
Heureusement, le casting est très bon. Ce n’est pas ce qui a maintenu mon intérêt mais cela m'a permis néanmoins de ne pas trop m'ennuyer (du moins, pas plus que ce que je m'ennuyais déjà). Charismatique, chaque acteurs remplis bien sa fonction et incarne son personnage avec beaucoup de brio. Ça je veux bien le reconnaître. Même lors des sketchs que j'ai moins aimés, je ne remets pas du tout en question la prestation des différents comédiens qui sont largement à la hauteur du concept. C'est vraiment juste le fond qui ne m'a pas fait rire plus que cela.
Je retiens dans cette distribution, Ricardo Darín en Simon Fisher alias "Bombita" qui est juste énorme. Pour avoir déjà fait l'expérience du relationnel dans une fourrière, je comprends la réaction de son personnage et plus que son discours, c'est surtout la façon dont il est prononcé par le comédien que je trouve excellent. Erica Rivas dans la peau de Romina est elle aussi exceptionnelle. J'ai adoré sa descente aux Enfers et la façon dont l'actrice semble possédée par cette folie.
D'autres m'ont aussi bien plu même si je ne les mets pas sur un piédestal. Walter Donado en Mario fait le job. Bien déglingué comme il se doit, son segment doit beaucoup à son interprétation brute. Après, il y a aussi ceux qui m'ont moins plu sans être foncièrement mauvais comme Rita Cortese en cuisinière ou encore Julieta Zylberberg en Moza que j'ai trouvé un peu creux. Mais bon, dans l'ensemble, la distribution reste quand même très bonne.
Côté réalisation aussi j'ai apprécié ce que j'ai vu. Même si les sketchs manquent peut-être de quelques petites transitions entre eux (des petits liens pour les unir auraient pu être sympathiques), la réalisation de Damián Szifron est très propre. Il a au moins le mérite d'être cohérent dans son travail. Chaque segment possède sa propre patte, son propre univers et sa propre identité. Les prises de vues sont plutôt correcte avec des angles qui m'ont paru bien pensés.
J'ai bien aimé aussi la photographie qui rend ce film assez agréable à voir tout comme les effets visuels assez léger mais qui colle bien au programme. C'est la première fois que je visionne un film de ce réalisateur mais je serais très curieux maintenant de voir autre choses malgré tout en espérant cette fois-ci accroché un peu plus au fond. Produit par Pedro Almodovar, l'association de ses deux cinéastes ne me choque pas en tout cas, elle m'apparait même assez logique.
J'aurais quand même apprécié qu'il y ait un peu plus de rythme. La durée est assez excessive malgré le montage réussi et on sent bien que le film dure deux heures. Pour ce genre de film, une durée plus courte m'aurait paru plus judicieuse. On aurait pu aller parfois un peu plus à l'essentiel, mettre moins de longueurs mais bon... La bande originale composée par Gustavo Santaolalla est sinon très bonne également. J'ai notamment aimé la musique du générique de début ainsi que celle du générique de fin même si les autres musiques durant le long métrage étaient pas mal non plus.
Pour résumer, peut-être que maintenant que je sais à quoi m'attendre, mon prochain visionnage de ce film passera mieux. En attendant, "Les nouveaux sauvages" m'ont assez frustré. Exception faite du premier et dernier segment, l'ensemble est assez inégale à mes yeux. Si le film assume à fond son délire, je regrette de ne pas y avoir accroché plus que ça et d'avoir trouvé le temps long. C'est d'autant plus regrettable que c'est vraiment le fond qui m'a ennuyé car dans la forme, ce long métrage m'a paru assez maitrisé. Du coup, il s'agit là pour moi d'un film qui se laisse regarder, peut-être même juste un ou deux sketchs de temps en temps, mais dont je n'éprouverais sans doute pas le plaisir de le revoir. Si il y a une prochaine fois, ça sera surement du coin de l’œil je pense tout en faisant autre chose mais là, c'est surtout une déception que je ressens et je le regrette.