Les courses du Lauberhorn à Wengen (Oberland bernois) ont lieu chaque année en janvier. Le Lauberhorn désigne en général la piste de descente, la plus longue au monde avec ses 4 455 mètres. Les coureurs mettent environ 2 minutes et 30 secondes pour parcourir cette distance. La vitesse maximale est de l'ordre de 160 km/h. Elle comprend des passages clés comme le Hundschopf (la tête de chien, un saut de 40 mètres entre deux rochers), le Kernen-S (un enchaînement de deux virages à 90° en une petite trentaine de mètre) et le Wasserstation tunnel (le passage sous un petit viaduc de la ligne ferroviaire locale, le Wengernalpbahn). La course, créée en 1930 par Ernst Gertsch, est la plus vieille course de ski au monde. Environ 30 000 spectateurs assistent à la descente chaque année.
L'Oberland bernois
En 1991, le jeune skieur autrichien Gernot Reinstadler trouva la mort près de l'arrivée (la Ziel-S). Il ne fut pas capable de négocier la courbe en S et engagea le dernier saut avec une mauvaise trajectoire. Afin d'éviter d'autres accidents, la configuration de la piste fut remaniée. Néanmoins, tous les skieurs avouent avoir les cuisses qui brûlent quand ils parviennent à l'arrivée et nombreux sont ceux qui tombent dès la ligne franchie.La Patrouille Suisse fait également une démonstration durant le week-end des courses.
Aussi loin que je m'en souvienne, le Lauberhorn à la télévision a été un rendez-vous majeur de janvier, quasi religieux... nous nous tenions les pouces, nous devenions incroyablement chauvins, nous les modestes Suisses. Oh, il y a eu des périodes de disette dans les rangs helvétiques, nous avons bien dû admettre que d'autres nations pouvaient nous battre, nous avons dû faire profil bas.
En 2008, j'ai eu l'occasion d'utiliser la piste, j'en connaissais tous
les passages, c'était un grand moment d'émotion... même si nous
avons pique-niqué en plein milieu de la descente !
Parquer à Interlaken sur la piste de l'aéroport, puis
se faire conduire en car jusqu'à Lauterbrunnen...
... ça met déjà dans l'ambiance.
Tout comme prendre le petit train qui va nous conduire à Wengen
Au fil de la montée, l'hiver me revient. Je veux dire ces images à couper le souffle, de neige, de bleu et blanc, de froid, de pureté. Des images que j'avais décidé ne plus vouloir dans ma panoplie parce que le ski appartient désormais au passé pour moi. L'hiver est en moi; quand on a le privilège d'être posée dans un tel paysage (entourée notamment par l'Eiger, le Mönch et la Jungfrau), on en oublie le froid et les chemins glissants. Pire, on les savoure !Dans le village de Wengen
Nous avions décidé de prendre notre temps, de profiter de tout ce que la journée avait à offrir : hésiter à mettre un chapeau de paille offert par un sponsor, penser voler un drapeau suisse alors qu'ils étaient en distribution libre, savourer la balade jusqu'à l'aire d'arrivée.
J'avais entendu qu'un millier de militaires avaient travaillé
pendant la nuit pour évacuer les 40 cm de neige tombée la veille.
Ils devaient être drôlement contents d'être arrivés en bas.
Tous les skieurs qui se sont exprimés après leur course ont relevé
l'importance de ce travail de titan.
... mais que le meilleur gagne !
Pour moi, c'était vu, le meilleur était Carlo Janka. Il partait en 3e position, nous serions vite fixés.
Il a fallu attendre 10 concurrents pour comprendre qu'il ne gagnerait pas la course, puis encore 6 autres coureurs pour savoir qu'il occupait le 3e place et que le vainqueur serait autrichien. Bizarrement, je me suis sentie moins chauvine que devant la télé.
http://www.myswitzerland.com/fr-ch/wengen.html
http://www.lauberhorn.ch/fr/home
http://www.24heures.ch/sports/actu/suivez-direct-descente-hommes-lauberhorn/story/18909159
Avant de redescendre dans la vallée, une raclette et un Kafi Lutz
(bien Lutz, mais plutôt Tee)