on observe une modification de la quantité de nourriture absorbée, aussi bien par les poulettes sur le point de pondre, que par celle étant déjà entrées en période de ponte, Cette modification ne concorde pas avec le taux de consommation moyen du troupeau entier.
Pendant le mois qui précède son entrée en ponte, la poulette consomme une quantité à peu près égale de nourriture. Quatre jours avant la ponte du premier oeuf, la consommation baisse d'environ 20 % ; elle reste à ce niveau jusqu'à la ponte.
Durant les quatre premiers jours de ponte, la consommation quotidienne augmente rapidement ; elle continue à augmenter à un rythme plus modéré pendant environ quatre semaines. Passé ce cap, l'augmentation est plus lente.
Au regard de ces données. il paraît logique de suivre les recommandations des experts et d'augmenter la quantité de nourriture distribuée au moment où les premières poulettes entrent en ponte. Seules celles qui en ressentent le besoin augmenteront leur consommation.
Il convient d*accroître progressivement pendant une période de dix jours la quantité de nourriture distribuée au troupeau ; à la fin de cette période, le troupeau entier doit alors recevoir cette même ration augmentée, car à ce moment‑là un grand nombre de poulettes seront sur le point de pondre, et devront avoir suffisamment de nourriture à leur disposition.
AUGMENTATION DU POIDS VIF
Le poids vit moyen du troupeau commence à augmenter dès que les premières poulettes entrent en ponte. Les augmentations sont relativement importantes pendant les deux à trois mois suivants cette période, puis deviennent moins sensibles.
Nous pouvons donc conclure que la production d'oeufs exige un poids vif élevé ; les besoins nutritionnels des poulettes sont en augmentation durant cette période de gain de poids.
En étudiant chaque individu, nous remarquons que le poids vif augmente principalement pendant les deux ou trois semaines qui précèdent la ponte du premier oeuf, et la semaine qui la suit.
Le poids vif augmente ensuite très lentement pendant 10 à 12 semaines. Certaines poulettes peuvent même perdre du poids.
Souvent, les éleveurs tiennent compte de la courbe de gain moyen de poids vif du troupeau entier ; comme nous l'avons vu, elle ne correspond pas à la courbe de gain de poids vif des individus ; ceci justement parce qu'elle n'est qu'une moyenne.
Par exemple : à la fin de la troisième semaine de ponte, le troupeau comportera :
1) Des oiseaux n'ayant pas commencé à pondre, mais dont le poids vif augmente rapidement.
2) Des poulettes entrées en ponte dont le poids vif augmente à un rythme plus lent.
3) Des poulettes dont le poids vif n'a pas encore entamé sa courbe ascendante.
Les gains de poids avant et après le premier oeuf ne correspondent pas à l'augmentation ou à la réduction de la consommation alimentaire. Pendant les deux semaines qui précèdent la ponte du premier oeuf, la consommation alimentaire n'est pas en augmentation ; par contre. il y a un gain important du poids vif.
Après la ponte du premier oeuf, la consommation alimentaire augmente, tandis que le poids vif reste constant. ou peut même être en réduction pendant 10 à12 semaines.
Durant cette période, le taux de ponte est très élevé. Il est nécessaire, pour qu'elles atteignent le taux de ponte maximum pendant cette période, que le poids vif des poulettes augmente. L'augmentation de la consommation alimentaire est en relation avec un taux de ponte élevé, et non pas avec une augmentation de poids vif.
Un troupeau de poulettes en croissance sera obligatoirement composé d'individus de taille différente. Les poulettes les plus grandes entreront en ponte les premières et atteindront un poids déterminé au moment où le premier oeuf est pondu.
Au fur et à mesure que les plus petites entrent en ponte, elles atteignent un poids sensiblement égal à celui de leurs consoeurs plus précoces. Ceci tient en partie au fait que la période de croissance est relativement plus longue pour des pondeuses retardataires.
Même après l'entrée en ponte, toutes les poulettes n'auront pas le même poids vif. Parmi les poulettes productives. il y a des grandes, des moyennes, des petites.
Celles qui étaient les plus grandes durant la période de croissance seront les plus grandes adultes. celles qui étaient plus petites resteront plus petites que les autres pendant la période de ponte.
LES BESOINS EN CALCIUM SONT TRIPLES
Pendant la période de croissance. les besoins d'une poulette en calcium sont relativement faibles ; la ration de croissance comporte environ 0,9 % de calcium. Lors de l'entrée en ponte ces besoins sont presque triplés ; un supplément de calcium est nécessaire à la formation des coquilles des oeufs.
Le calcium passe directement de l'aliment dans la glande de l'oviducte responsable de la formation de la coquille ; il peut également être stocké dans certains os, principalement dans le canal médullaire du fémur ; des dépôts calcaires se forment également aux extrémités du fémur et sur le cortex ; ce calcium passe ensuite dans l'oviducte au fur et à mesure des besoins.
Évidemment lors de la formation d'une coquille, ces deux sources sont utilisées, car aucune des deux ne fournirait seule suffisamment de calcium.
Normalement des dépôts de calcium importants se forment dans les os juste avant la ponte du premier oeuf. De cette façon, la nature assure un stock de calcium suffisant pour la formation du premier oeuf et des suivants.
Ce n'est que durant les deux semaines qui précèdent le premier oeuf que se forme ce premier dépôt de calcium.
Pendant la première période de ponte, il est indispensable que les dépôts de calcium dans le squelette soient suffisamment importants, afin d'assurer un taux de ponte élevé. Cependant, il semble qu'une consommation excessive de calcium, soit pendant la période de croissance, soit pendant la période de ponte, puisse freiner la production.
Il convient donc de ne pas augmenter la quantité de calcium contenu dans la ration plus de 10 jours avant l'entrée en ponte des premières poulettes.
Les dépôts de calcium dans le squelette des premières poulettes risquent certes d'être réduit, mais les dernières poulettes souffriront moins que si elles en avaient consommé trop tôt et excessivement.
LE PROGRAMME D'ÉCLAIRAGE
Un taux de ponte élevé pendant les premières semaines dépend entièrement d'une augmentation de la durée d'éclairage. Elle stimulera la fonction de sécrétion hormonale de l'hypophyse ; les hormones à leur tour stimulent la glande ovaire, les ovules mûrissent et la production d'oeufs peut débuter.
En général, cette réaction à la modification du programme d'éclairage met de 7 à 10 jours, période nécessaire à l'ovule pour atteindre son développement entier. Le nouveau programme doit donc débuter environ 10 jours avant la ponte du premier oeuf.
Le décalage de sept semaines entre l'entrée en ponte des premières poulettes et celle des dernières implique qu'aucun programme d'éclairage ne saurait convenir a l'ensemble des oiseaux. Il convient donc d'augmenter la durée d'éclairage dès l'apparition du premier oeuf dans le troupeau.
Les premières poulettes à entrer en ponte souffriront de cette technique, la modification du programme d'éclairage ne produisant chez elles que peu de réaction hormonale ; mais les dernières ne souffriront pas d'une entrée en ponte avant l'établissement d'un poids vif convenable. L'application de cette technique a un autre avantage, car elle retarde l'entrée en ponte des poulettes précoces tout en avançant celle des poulettes retardataires.
Le prolongement de la durée d'éclairage jusqu'à 14 heures par jour doit être appliqué brusquement en début de production ; il doit être accompagné d'une consommation alimentaire accrue.
Une plus importante distribution de nourriture avant la modification du programme d'éclairage provoque des gains excessifs de poids vif, car l'ovulation n'est pas stimulée ; en revanche, le prolongement de la durée d'éclairage sans augmentation de la ration alimentaire provoquera une ovulation chez les poulettes ayant atteint la maturité sexuelle, mais le manque de nourriture se fera sentir dans la production des oeufs.