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Le défi du lundi de MyBeautyQuébec : lettre à moi même

Publié le 19 janvier 2015 par Kayounette

Hello !

Comment allez-vous ?

Je réponds aujourd'hui au défi du lundi de My beauty Québec, que vous trouverez ici :http://mybeautyquebec.com/le-defi-du-lundi-lettre-moi-meme/

Il s'agit d'un défi super intéressant, un brin nostalgique.

Libre à vous de choisir à quel âge vous voulez vous écrire. 10 ans? 20 ans? 30 ans?

Quels conseils vous donneriez-vous sur le plan des études? du travail? de vos fréquentations? de vos différents choix?

Que referiez-vous de la même façon?

Au contraire, que changeriez-vous dans vos choix ou vos décisions?

Vous pouvez vous contenter de rester en lien avec la beauté en vous donnant des conseils de soins, de routine, de maquillage, d’hygiène de vie. Vous pouvez à l’opposé entrer dans une grande réflexion sur vous-même. À vous de voir, et d’interpréter le défi selon vos envies, comme toujours!

Lundi, on voyage dans le temps!

J'ai choisi d'écrire à la fille que j'étais il y a presque 15 ans. Ce fut intéressant. Douloureux parfois, nostalgique souvent. J'ai même regretté ce temps là, ce temps de la fac où on n'a pas trop de souci, où on sort avec ses copines, où on a une vie légère.

Voila ce que je me suis écrit. Attention c'est long ^^

Tu viens d'avoir 21 ans, tu es étudiante et bientôt, ta vie telle que tu la connais va basculer.

Commençons par du futile...

Tu es plutôt mince mais tu complexes. Tu te compares, tu te désoles, tu aimerais avoir la silhouette de J... ta meilleure amie.

Tiens, tu sais que 18 ans après votre rencontre au lycée, J... sera toujours là ? Vous serez toujours en contact, vous vous serrerez les coudes, vous vivrez des tas de choses toutes les deux. Des choses légères, des choses drôles, des choses graves, des choses bouleversantes, des choses tristes. Vous vous confierez toujours vos secrets les plus intimes. C'est la seule à qui tu peux dire tout, absolument tout, sans honte, sans jugement, sans crainte. Vous aurez toujours autant de fous rires, un seul regard suffira toujours pour deviner ce que l'autre est en train de penser et à partir dans un fou rire qui donne les larmes aux yeux et fait mal au ventre et à la mâchoire tellement on rit. Un fou rire que personne d'autre que toutes les deux ne comprend. Un fou rire qui fait tellement de bien. Ces fous rires que tu as en ce moment à la fac avec J..., où subitement tout part en cacahuète parce que vos cerveaux se sont connectés en même temps sur le même délire.

Que te dire d'autre ?

J'ai tellement de choses à te dire... Pas plus tard qu'avant-hier, j'ai rangé l'étage de ta maison, pour faire une chambre digne de ce nom à ton fils. (Oui parce que tu va devenir maman, toi qui ne conçois pas ta vie sans enfant:) ) Donc je disais, j'ai trié des papiers, des photos, des lettres et je t'ai revue. Toi l'étudiante, fraîche, au joli teint éclatant, à la silhouette que tu aimeras retrouver 10 ans après. Et je t'ai intérieurement engueulée d'avoir complexé, d'avoir eu une vision déformée de toi. J'ai failli pleurer en te voyant, toi, insouciante, déguisée pour une soirée Halloween avec tes copines de fac, en boîte avec des copains (tu verras que 10 ans plus tard, tu ne sortiras plus en boîte, toi qui y est quasiment tous les week-end), amoureuse avec ton chéri (qui sera toujours le même 14 ans plus tard) rien que tous les deux, sans que rien d'autre ne compte et surtout, surtout, avec tes deux parents, en vie et en bonne santé.

Ce que j'aimerais te dire c'est accroche toi parce que d'ici quelques mois, la dépression va te tomber dessus en même temps que le souvenir de traumatismes vécus dans ton enfance va ressurgir. Tu va faire un malaise massif dans la nuit, tu va vouloir sortir prendre l'air sur ton balcon et tu va te retrouver affalée, sans son qui sort de ta bouche pour appeler à l'aide ton amoureux qui dort sans s'être rendu compte que tu t'es sentie mal.

Tu iras le lendemain consulter ton médecin traitant. Et quand il va te demander « alors, qu'est-ce qui vous amène ? », tu va fondre en larmes et sortir tout un tas d'horreurs qui te hantaient jusque là. Il va t'écouter, te prescrire un traitement puis te conseiller de consulter un psychiatre au plus vite, pour commencer une thérapie.

Tu va te dire « un psychiatre ? Mais je ne suis pas folle ? ». Et tu va aller en voir un, un monsieur exceptionnel. Une de ces personnes qui ont une aura de gentillesse, d'humanité, d'écoute et de bienveillance. Il est médecin, il est psychiatre mais ne bourre pas ses patients de médicaments plus que nécessaire. Il va prendre le temps de t'écouter, de te laisser parler, de poser des mots sur tes maux, de comprendre comment et pourquoi la dépression t'est tombée dessus, un soir en rentrant de cours, devant ce square.

Ce que j'aimerais te conseiller, c'est de t'accrocher pour avoir le pré-capa, ce sésame qui te manquera pour faire le métier dont tu rêves depuis petite : avocate.

Tu ne le seras pas, parce que ta vie en a décidé autrement, tu va avoir un diplôme élevé, toi qui doute de tes capacités, tu va avoir un DESS, avec un prof qui est réputé pour ne recruter que les meilleurs dossiers dans son DESS. Tu en seras fière, d'avoir été choisie pour intégrer cette promo. Toi que l'on a dénigré petite, qu'on a traité d'âne batté. Tu va avoir un parcours atypique dans tes études, mais tu finiras avec un Bac+5. Et oui ! Et tu oseras même faire un sitting dans le bureau de ton directeur de DESS pour qu'il te prenne en doctorat, et tu seras inscrite en doctorat ! Oui, oui !

Si j'avais un conseil à te donner, ce serait mets toi tout de suite au coca zéro, laisses tomber le coca normal, il va te faire grossir à vue d’œil et tu va finir par te détester, détester l'image que te renverras le miroir. Tu va te retrouver un matin, ne rentrant dans rien de joli, à te demander comment tu as pu prendre autant de poids sans t'en apercevoir ou presque. Tu auras accouché et tu essaieras de te retrouver, de retrouver ton corps. Comme si tu en avais été dépossédée, comme si la grossesse et l'accouchement t'avaient volé cette part de féminité et de coquetterie. Mais ça date d'avant. Tu t'en rendras compte mais tout ça, ça s'est installé insidieusement, au fil des jours, des années. Tu auras pris 10 kilos par an sans que tu te sois rendue compte. Tu auras laissé ton corps de côté. Comme si tu assistais à quelque chose en spectatrice.

Je te dirais aussi que tu seras maman d'un petit garçon, un petit blondinet, dynamique, intelligent, un bout de chou qui pète le feu. Toi, si calme, si posée, tu va mettre au monde un petit ouragan. Mais quel ouragan ! Ce sera la plus belle des tempêtes que tu connaîtras. Il te ressemble ce petit bout de chou, il a des traits de ton caractère. Il est têtu, comme toi. Il est sensible, comme toi. Il comprend tout très vite, comme toi. Il a tendance à ronchonner, comme toi. Il est plein d'empathie, comme toi. C'est un beau mélange de ton amoureux et de toi. Il a pris des deux, c'est fou. Tu verras, quand tu le verras, tu le reconnaîtras.

Je te dirais aussi d'arrêter de te voir grosse, d'arrêter de complexer et de commencer à vivre, à te laisser vivre, à te laisser porter. Tu as une silhouette tellement jolie, tu ne te rends pas compte, toi qui scrute le moindre capiton, qui pince ton bourrelet. Mais si tu savais comment ton corps va changer, et quels vont être les efforts que tu devras faire pour changer, tu serais étonnée.

Tu va te reprendre en main, sur un coup de tête, comme toujours avec toi. On a beau te conseiller, tu n'en fais qu'à ta tête et tu agis quand toi tu l'as décidé, et dans les conditions que tu veux. Ça, ça ne changera pas.

Tu va faire du sport. Oui, oui ! Ne rigole pas, je te vois te moquer et être incrédule ! Oui, tu va être assidue à deux sports : la zumba et le yoga. Toi qui aimes danser, tu va tomber amoureuse de la zumba, qui va non seulement te changer les idées mais t'apprendre à te réaffirmer. Tu n'auras pas honte de bouger ton popotin, en te prenant pour Shakira (tiens, elle existe déjà à ton époque?). Enfin bref, tu te prendras pour Shakira et tu aimeras ça. Tu découvriras que tu peux te prendre pour une danseuse, 2 heures par semaine.

Le yoga lui va t'apprendre à prendre soin de ton corps, à l'écouter, à reconnaître les signes d'anxiété et à respirer de façon à la calmer et reprendre le dessus sur elle. Tu va te surprendre dans ce sport, tu va réussir à faire des postures que tu penses impossibles, tu va développer une vraie envie de pousser toujours plus loin.

Ces deux sports vont t'aider à reprendre pied, à refaire connaissance avec ton corps, à réapprivoiser ce corps que tu auras longtemps mis de côté. Oh, tu auras toujours des complexes, tu te diras tout le temps « si je perdais tant de kilos, si je n'avais pas ce nez, ces paupières tombantes, ces seins tombants », mais tu apprendras au fil du temps à faire avec. Et tu te rendras compte que ces filles que tu admires et à qui tu aimerais ressembler ont elles aussi des complexes, ont elles aussi des défauts.

Enfin, si j'avais quelque chose à te dire c'est profite. Profite de ta jeunesse, profite de tes parents, profite de ton amoureux. Savoure chaque instant, ils sont précieux. Le temps passe vite, trop vite.

Tu va perdre du temps engluée dans une dépression. Tu va tomber, te relever et tomber encore.

Tes parents vont partir, l'un après l'autre. Tu va avoir l'impression qu'un gouffre s'est ouvert sous tes pieds, tu auras l'impression de manquer d'air. Mais tu va continuer. Parce que tu n'as pas le choix, parce que tu aimes malgré tout la vie. Et surtout parce que ton amoureux te soutient de toutes ses forces. Tu diras souvent que sans lui, tu aurais sauté sous un train tellement la douleur de perdre ta mamounette était atroce. Tu as d'ailleurs enterré une partie de toi avec elle. Elle ne t'aura pas vu prêter serment dans ton travail que tu commenceras 8 jours avant qu'elle ne décède. Tu vivras une sale période, tu t'accrocheras, tu te débattras, tu te laisseras couler parfois mais tu remonteras toujours.

Voilà ce que j'aimerais te dire, tu seras toujours une battante, ça, ça ne changera pas. Tu avanceras malgré tout.

Alors, à toi l'étudiante de 21 ans, si heureuse, si légère, j'ai envie de dire profite, profite, profite !

Et vous ? Qu'est-ce que vous vous diriez ? A quel âge vous aimeriez vous écrire ?


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