Car de nombreux médicaments couramment prescrits pour le diabète, la dépression et d’autres maladies chroniques ont aussi des effets sur le poids, en favorisant soit le gain soit la perte de poids. L’idée est donc de prescrire, en toute connaissance de ses effets, et lorsque cela est possible, le médicament le mieux adapté au profil poids du patient.
L’idée de base de ces nouvelles directives est de prendre en compte à la fois le contexte de l’épidémie d’obésité (en particulier aux Etats-Unis : Prévalence chez 33,9% des adultes), » de l’évolution des mœurs » et la disponibilité (toujours aux Etats-Unis) de 4 médicaments » anti-obésité » autorisés ces 2 dernières années par la Food and Drug Administration (FDA), soit la lorcasérine (Belviq®), phentermine / topiramate (Qsymia®), naltrexone / bupropion (Mysimba®/Contrave®) et liraglutide (Victoza®). Des médicaments, écrivent les experts, qui peuvent être utilisés en combinaison avec un régime alimentaire et la pratique de l’exercice pour perdre du poids. Dans un communiqué de l’Endocrine Society, le Dr Caroline M. Apovian, qui a dirigé le groupe de travail, ajoute : « Les médicaments ne fonctionnent pas par eux-mêmes mais peuvent contribuer à maintenir un régime alimentaire sain en réduisant l’appétit. L’ajout d’un médicament à un programme de changement de mode de vie est susceptible de faciliter la perte de poids « .
Car les modifications de mode de vie restent la première condition de maintien ou de perte de poids. Elles sont de toutes les approches de gestion du poids et de l’obésité. Les médicaments de perte de poids et la chirurgie bariatrique peuvent venir ensuite se combiner à ces mesures de mode de vie, pour réduire l’apport alimentaire. Enfin, ils peuvent aussi être prescrits en seconde intention chez des patients qui ne sont pas parvenus à perdre du poids et/ou à maintenir un objectif de poids sous condition de bien répondre aux critères de prescription du médicament.
Comment utiliser un médicament de perte de poids ? A supposer qu’il en soit prescrit un, les conditions d’utilisation requièrent non seulement le respect d’un mode de vie sain, mais également quelques règles basées sur l’efficacité du produit, spécifique à chaque patient. Un patient qui répond bien, c’est-à-dire perd 5% ou plus de son poids corporel après 3 mois, va être engagé à poursuivre son traitement. A contrario, une inefficacité à 3 ou 6 mois et la présence des effets secondaires mettra fin à la prescription. Une approche alternative devra être envisagée.
Penser aussi à l’effet prise de poids pour toute prescription d’un médicament : Quelques antidiabétiques, par exemple, sont associés à la prise de poids. Les médecins doivent non seulement discuter des effets indésirables sur le poids de certains médicaments avec les patients mais aussi éviter, autant que possible, de prescrire ces médicaments chez des patients déjà en surpoids.
Ainsi, les experts soulignent le cas de l’hypertension artérielle (HTA) chez les personnes obèses avec diabète de type 2. Certains types de médicaments (inhibiteurs de l’Enzyme de Conversion de l’Angiotensine) sont des traitements efficaces sur la pression artérielle et moins susceptibles qe d’autres médicaments, d’aggraver la prise de poids. Enfin, la décision doit être partagée et éclairée pour le patient, lorsqu’il a besoin de médicaments qui peuvent avoir une incidence sur le poids (antidépresseurs, antipsychotiques et antiépileptiques).
Bref, des directives à lire attentivement, mais qui laissent une place, raisonnable et adaptée, aux médicaments de perte de poids, dans le traitement de l’obésité.
Source: JCEM 2015, doi: 10.1210/jc.2014-3415 The Pharmacological Management of Obesity: An Endocrine Society Clinical Practice Guideline
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