La semaine dernière, une campagne des autorités de santé françaises visant à alerter les jeunes sur les risques de conduites addictives a fait sortir le syndicat du jeu vidéo de ses gonds, qui considère que «l’amalgame alcool, drogue, jeux vidéo est inacceptable».
Les dirigeants du syndicat national du jeu vidéo (SNJV) ont fait savoir via les réseaux sociaux que l’amalgame entre l’addiction à l’alcool, à la drogue est aux jeux vidéo était inacceptable et qu’ils demandaient «le retrait immédiat, pur et simple de la campagne ‘consultations jeunes consommateurs’ par l’INPES».
Le président du syndicat et producteur français de jeux vidéo, Guillaume de Fondaumière, a précisé que «les jeux vidéo n’entrent pas dans la liste des addictions» selon la position de l’Académie de médecine qui recommande plutôt l’utilisation du terme «pratique excessive», compte tenu du fait qu’aucune étude scientifique n’a à ce jour été établie.
Les «consultations jeunes consommateurs» sont des consultations médicales proposées par les autorités de santé, destinées aux adolescents et à leur famille, et visent à lutter contre toute forme de conduite addictive.Le débat est ouvert
Le syndicat demande «que soient retirés les spots concernant les jeux vidéo. Ils stigmatisent les joueurs en les représentant comme obèses et asociaux», et ont contacté l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), qui sont à l’origine de cette campagne. En parallèle, le SNJV aurait également prévenu Fleur Pellerin, ministre de la culture, et Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du numérique.
Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération Addiction, qui a participé à l’élaboration de la campagne de prévention, assure qu’ «il s’agit de limiter les risques pour les jeunes de tomber dans la conduite pour les jeunes de tomber dans la conduite addictive, pas d’interdire aux gens de jouer», et précise : «Nous avons particulièrement veillé à ne pas diaboliser l’alcool et les jeux vidéo qui sont souvent associés à une source de loisir pour les jeune».
L’expertise collective de l’INSERM, sur laquelle s’appuie la campagne de communication confirme les dégâts provoqué par un usage abusif des jeux vidéo : «perte de sommeil, irritabilité, isolement, mauvais résultats scolaires, sédentarité, surpoids…». Pour les experts, la réponse est claire : les «addictions sans substance» doivent être traitées de la même manière que les «addictions avec substance».
«La campagne traite de toutes les conduites addictives, et l’abus de jeux vidéo comporte des risques pour la santé des jeunes Français et même si cela ne concerne que quelques cas, nous prévenons les risques, au même titre que pour l’alcool» assure la Midelca, qui s’est engagée à recevoir les membres du syndicat dès cette semaine afin de trouver un point d’entente.
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