On était dans un petit restaurant à Lecce, dans les Pouilles, c’était en 2012, deux années après le décès d’Enzo. Il devait faire un bon 35°C à l’ombre, à cette température, le negroamaro (clic) a un effet euphorique… véloce. J’étais gai. Ugo, mon ado, me voyant chancelant et riant, m’a gratifié d’un anthologique « si tu vomis j’te tiens pas les cheveux« . J’étais gai. Avant d’être trop trop gai, le sommelier m’a parlé du ES, le vin de Gianfranco Fino (clic), à ne surtout pas confondre avec le fasciste Gianfranco Fini, grazie. ES, l’incarnation en vino rosso d’une passion démesurée, c’est Freud qui le dit, à peu de choses près.
De retour en banlieue grise, c’est en cherchant où acheter ce vin en France que j’ai fait la connaissance des Ephémères (clic) et de Nathalie, une passionnée de l’Italie et de ses vins. Les femmes sont décidément partout… on ne va pas s’en plaindre quand il s’agit de plaisir.
Nathalie, qui êtes-vous et quand avez-vous commencé à boire mieux que votre père ?
Alors, alors… Je me présente : Nathalie, 35 ans, originaire de Normandie (ce qui fera la réponse également à une prochaine question !), jusqu’à la vingtaine peu intéressée par le vin mais ayant le goût de la bonne cuisine, des bons produits frais et notamment de la cuisine italienne. C’est donc en 2002 que je découvre dans un restaurant italien du 15ème un vin italien nommé le « Lacrima di Morro », vin des Marches aux arômes de baies sauvages et de violette, arômes qui m’interpellent et qui seront à l’origine de cette passion pour le vin italien, s’en suivront des années de découverte de ces vins d’Italie, ainsi que les formations en oenologie. C’est aussi dans ce restaurant que j’ai rencontré une personne qui est devenue mon associé sur Les Ephémères, mais aussi et surtout un grand ami. C’est donc en 2010 que nous avons finalement décidés de créer Les Ephémères.
LES ÉPHÉMÈRES, pourquoi ce nom ?
Alors, pourquoi ce nom en effet ? Et bien tout simplement nous avions à coeur de trouver un nom peu banal mais qui serait en adéquation avec notre activité. Le vin se résumant à une succession d’arômes et de saveurs au nez et en bouche, et ces sensations étant éphémères dans le temps… Nous avons donc pensé à ce terme et finalement – malgré le fait que ce ne soit pas si explicite – nous l’avons adopté !
L’ouverture d’un point de vente à Pont-Audemer, c’est à cause d’un pari perdu ?
La boutique à Pont-Audemer, et oui… Pont-Audemer, c’est une petite ville de 9000 habitants, surnommée la « Venise Normande » située à une petite vingtaine de kilomètres de Honfleur. J’y ai passé mes années de lycée, nous y avons une maison où nous passons régulièrement les week-end, alors l’idée s’est imposée pour une première boutique, dans une petite rue piétonne traversée par la rivière, l’endroit idéal pour y faire une petite cave traditionnelle, ouverte déjà depuis deux ans et où l’on peut trouver également un peu d’épicerie et d’agrément culinaire. Dans un futur,proche il y aura certainement un restaurant type enoteca à Paris, lieu où l’on pourra déguster tous les vins au verre avec des plats en adéquation, mais aussi où l’on pourra acheter le vin ; alors réjouissez vous, c’est pour bientôt !
Quel regard portez-vous sur la folie des prix des vins des grands Bordeaux ?
Les grands vins de Bordeaux, vaste sujet… A vrai dire, pour ma part et hors des sentiers italiens, je serais plutôt Bourgogne ou Côtes du Rhône ! Cependant, je regrette que le vin soit devenu un objet de spéculation, et malheureusement je pense que le transformer en produit financier ne présage rien de bon… Valoriser des choses et produits de valeur ne me gêne pas, cependant il ne faut pas trop s’éloigner de la réalité, et je pense que maintenant une telle flambée des prix a quelque peu « déconnecté » ces grands crus du marché réel, et j’avoue être trop attachée au terroir pour apprécier qu’il devienne l’objet de simple placement, c’est un danger pour la qualité à long terme et surtout ça enlève une partie du plaisir : selon moi, le vin est avant tout quelque chose que l’on doit déguster et partager en bonne compagnie, se créant ainsi de jolis souvenirs…
Le vin ES c’est celui de mes initiales et celles aussi de mon fils parti rejoindre les étoiles… je l’ai découvert (enfin bu) il y a plus de 2 ans grâce à vous… vous pouvez m’en parler ? et Gianfranco Fino, vous l’avez rencontré ?
Le ES de Gianfranco Fino, c’est 18 000 bouteilles maximum par an, très surprenant d’avoir réussi à faire de ce cépage (Primitivo) un vin de cette qualité, surprenant par sa texture et par sa complexité aromatique. Malgré le degré d’alcool élevé et la densité, c’est un vin qui ne manque pas d’élégance, mais surtout qui est unique… Gianfranco Fino est un homme passionné, qui met un point d’honneur à améliorer sans cesse la qualité de ses vins. Fin novembre, nous avions d’ailleurs participé ensemble (et avec 3 autres producteurs) au Grand Tasting de Bettane et Desseauve au Carrousel du Louvre, et à cette occasion, il a remporté auprès des clients particuliers et professionnels un succès mérité (plus d’infos sur le catalogue ci-joint concernant le ES et Fino).
J’en profite pour vous joindre une photo du salon où justement vous pourrez y voir M. Fino (tout à gauche près de moi).
Dites, Nathalie, en secret, quel est votre vin préféré dans votre catalogue ?
Concernant mon vin préféré, c’est difficile à dire car je les ai presque tous choisis selon mes goûts, alors je dirais simplement que mon cœur balance entre le Barolo, l’Amarone et ES…
L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. A CONSOMMER AVEC MODÉRATION SURTOUT A 56€ LE FLACON. Enfin si c’est pour mon anniversaire n’hésitez surtout pas à m’en commander plusieurs quand même. Pour télécharger le Catalogue Les Ephémères MAJ 231114 et pour commander (clic).
Publicité gracieuse, ce billet n’est évidemment pas sponsorisé, comme d’hab.