Thomas Bronnec, né à Brest, est journaliste. Il a vécu au Vietnam et y a réalisé de nombreux reportages dont il s’inspirera pour écrire un premier roman policier, publié en 2012 aux Éditions Rivages, La fille du Hanh Hoa. Il est aussi l’auteur d’enquêtes et de documentaires sur le ministère des Finances, bases de son nouveau roman, Les Initiés, qui vient de paraître.
Quelques années après la chute de Lehman Brothers, alors que le monde politique voit enfin la sortie de crise à l’horizon, la plus grande banque française a besoin d’un plan de sauvetage en urgence mais la ministre de l’Économie, symbole de la gauche revenue aux affaires, entend tout faire pour que Bercy ne mette pas sur pied un plan similaire à celui de 2008 lors de la crise des subprimes. C’est ce plan qu’étaient chargées d’évaluer deux inspectrices des finances, Nathalie Renaudier et Stéphanie Sacco. La première s’est suicidée plusieurs années avant tandis que le corps de la seconde, qu’on croyait morte elle aussi, vient d’être retrouvé dans la cour de l’Hôtel des ministres à Bercy. Christophe Demory, l’homme qui partageait la vie de Nathalie et devenu directeur de cabinet de la ministre, ébranlé par cette mort, va tenter de comprendre…
Je n’irai pas par quatre chemins, ce roman (qui plus est, vendu comme un thriller !) ne présente strictement aucun intérêt. Alors que le pitch et les antécédents du journaliste pouvaient nous laisser espérer un polar bien croquignolet sur les coulisses de Bercy et le jeu politique – comme certains grands écrivains américains du genre savent le faire – ici, nous sommes dans le tellement convenu que c’en est gênant. L’intrigue n’est pas plus épaisse qu’une feuille de papier à cigarette – du niveau d’un téléfilm pour France3 – et bien que le roman soit court il souffre de longueurs.
Un plan narratif d’une banalité affligeante, des dialogues souvent faibles, une intrigue proche de l’inexistant et même là où l’on pouvait espérer un intérêt à cet ouvrage (le cœur du Ministère des Finances) on n’en retire rien. La Série Noire fête cette année ses 70 ans, avec une nouveauté de ce calibre, la pauvre vieille présente un visage bien décatie. R.I.P.