Le Brussels Jazz Festival - Flagey bat son plein, après le concert d'ouverture de Philip Catherine et les prestations de Bruno Vansina ou de Teun Verbruggen, ce samedi est consacré au jazz letton, avec une double affiche pour ce Rigas Ritmi Allstars: le Maris Briezkalns Quintet et Laima Jansone Trio.
La Lettonie est à l'honneur cette année puisque le pays balte assurera la présidence de l'Union européenne au 1er semestre 2015.
Pour fêter l'événement, Bozar a décidé de mettre en lumière la culture lettone en organisant diverses expositions et concerts classiques ( hier, le 16/1 Elina Garanca et Karel Mark Chichon), Flagey a choisi de nous faire découvrir le jazz de l'Etat devenu membre de la Communauté européenne en 2004.
Le Studio 1 affiche complet, un public cosmopolite, civilisé, composé de dames élégantes et de VIP's s'exprimant en latviešu ou anglais.
JP se sentait un peu perdu avec ses objectifs, ik blijf achteraan, tu prends place sur un des sièges ajoutés devant les rangées de fauteuils.
Laima , born in Riga, raised in Riga, joue du kokle ( électrifié), un instrument traditionnel de la famille du zither, et de la
Le trio compte nous interpréter plusieurs plages issues de leur album ' Zarbugans', dont voici la tracklist à défaut de setlist ( 1. Uguns/2. Ganu Stabules Melodija/3. Gula Meitīna .../4. Puķe, Puķe, Roze, Roze/5. Ķipis → Kippiš!/6. Pusnakts Šupuļdziesma Diviem/7. Elektriskais Gans/8. Zarbugans/ 9. Laiks Ir Tuvu/10. Vilciņš.
Du jazz?
Pas vraiment, la première plage proposée correspond à l'étiquette grâce au travail de la contrebasse et du géant aux percussions, le son du kokle nous rappelle, à la fois, la guitare et la harpe, très vite la composition prend des teintes folk et se rapproche du Celtic folk/rock à la Alan Stivell, on peut également penser à certains pratiquants de la New Age Music.
Laima, concentrée, toute à son jeu, impressionne par son travail de dentellière, ses compagnons assurent.
Ils enchaînent sur une ballade balte légère et aérienne, fracturée par un passage grinçant, Artis décide d'accélérer le tempo, du coup son copain s'empare de la basse électrique, on improvise joyeusement, finie la frivolité, le morceau a pris un sentier jazz prog pas balisé.
Intéressant!
'Zarbugans' ( du nom d'un instrument inventé par le batteur), a-t-elle dit, démarrage doux en forme de rêverie,
Après ces trois pièces traditionnelles, le groupe a décidé de changer de cap, Artis Orubs quittent ses cymbales, toms, grosses et moins grosses caisses pour s'asseoir au devant de la scène et entamer une séance de body beating, sans sourire, tenant plus du cirque que du divertissement musical.
Intro à la guimbarde, electronic drumming en bruit de fond, de l'elecro folk nerveux.
'Time is close' est la traduction anglaise du titre expérimental qui suit, de l'avant-garde agressif, du bricolage Karl-Heinz Stockhausen aussi décousu que certaines formes d'art abstrait passablement indigeste.
'Uguns' annonce la belle Balte et on revient au jazz rock nettement plus abordable pour nos esprits cartésiens.
Ce titre met fin à une prestation en dents de scie, appréciée par une grande partie de la salle.
Comme rappel on nous servira une mélopée lettone fluide et harmonieuse.
Pause et alcool letton offert par la maison, tiens, tu peux avoir le mien...
Il est sympa, JP.
Sonnerie, la récré est finie!
Maris est le directeur artistique du légendaire Rigas Ritmi Festival qui en 2015 se déroulera du 1 au 5 juillet.
Dans son quintet, il tient la batterie.
Quintet à Riga ne signifie nullement cinq musiciens, ils étaient six sur la scène du Studio 1: Maris aux tempes d'argent, un Steve Martin balte - le stand-up comedian Intars Busulis - voice, trombone - Viktors Ritovs - piano, keys - Gints Paberzs - saxophones et Edvins Ozols - double bass.
Tous fringués en tenue de soirée.
Le sixième élément aux percussions étant un guest hyper doué.
Après le jazz aventureux de Laima Jansone, Bruxelles aura droit à une performance de mainstream jazz stylé, celui
Au menu de la soirée des extraits de leurs deux albums 'Latvian Evergreens 1 and 2': classic Latvian mellows brought to a second life transformed into the language of jazz...
L'harmonieuse 'Valse mélancolique' ouvre les débats.
Smoothh, exquisite, mellow jazz, velouté à souhait, le trombone roucoulant comme les meilleurs crooners d'Outre-Atlantique ou latins, un mélange de Louis Prima, Perry Como, Frank Sinatra.
Une petite séquence scat, le schéma jazz habituel:escapade du saxophone relayée par un impromptu au piano, puis un effort solitaire d'Edvin, le tout soutenu par le jeu distingué du chef.
C'est lui qui se tape les discours en anglais, voici le cotonneux 'Winter Snow', a children's song transformée en latin jazz délicieusement ondulatoire.
Maîtrise et savoir-faire sont les maîtres mots.
'I wonder', la préférée de Gints, du Michel Legrand venu du grand froid, pointons les douces vocalises d'Intars, le Latvian singer who represented Latvia at the Eurovision Song Contest in 2009.
Plage terminée, le chanteur de charme invite Maris à venir introduire la suivante, pas de bol, il a amorcé un second Brazilian jazz chaloupé et décoré de jolis gazouillis.
La troupe enchaîne sur un swing zoologique, le boute-en-train se transforme en tangara de paradis au chant caressant ce qui interpelle le percussionniste qui lui répond avec sa panoplie d'instruments exotiques.
Du jazz jungle book convenant pour un casino de Las Vegas.
On n'a pas vu les minutes défiler, il est l'heure, c'était la dernière tirade, insiste le chef.
A lullaby, of course: ' Good night' !
Acclamations nourries, second rappel, une plage groovy voyant le sax emprunter une voie r'n'b à la The JB's.