Combattre les prétextes et pulsions du terrorisme par la paix…
Le blasphème, parce que précisément il foule le sacré au pied, s’attaque au socle même des existences fondées sur la foi, n’est pas une assumation digne de la liberté; ce, même s'il est et doit demeurer un droit, car en aucun cas ne peut exister de délit de blasphème…
Pour minimiser les risques d’actes de terrorisme tels ceux qui ont frappé les Usa, la France et continuent de menacer de plus en plus l’occident, il faudra commencer par diminuer la présence de nos armées jusqu’à la cessation de notre propre bellicisme interventionniste, ce terrorisme autorisé et légal de l’occident de notre temps, qui se fait justifier par l’Onu. Le vice de toutes les proclamations antiterroristes de cette semaine française est évident en ce que la guerre de Syrie qui revient constamment comme matrice du terrorisme et du djihadisme est bel et bien une situation que l’occident dont la France est créateur par sa guerre imposée, nourrie. Ce sont les horreurs provoquées, maintenues par l’occident qui lui reviennent en boomerang… Car nous avons beau refuser de le reconnaître, il est néanmoins fatal que des pays qui font la guerre ailleurs, reçoivent tôt ou tard chez eux, surtout au temps de migrations multiples et de multiethnicité nationale des populations occidentales, la guerre sous une forme ou sous une autre. D’autant que nous sommes en face de combattants religieux qui sont présents et font partie de l’occident vu l’interpénétration démographique par les migrations que l’occident a commencées par ses propres colonisations du reste du monde.
Les terroristes sont des rebuts de la barbarie, mais l’occident lui aussi doit arrêter ses propres barbaries (racisme, ostracisme, bellicisme, interventionnisme) dissimulées sous les noms édulcorants voire laudatifs de l’idéologie. Mettre les citoyens et immigrants de toutes origines en confiance sans montrer de la haine internationale soit en appuyant le sionisme exterminateur d’arabes, soit en manifestant le rejet raciste, atténuera de beaucoup les colères, les haines responsives et le terrorisme.
Je le dis ici, au risque de déplaire à un certain pan de mon lectorat, je crois, pour notre bien à tous, que s’il faille intervenir comme le font les forces policières et militaires en France actuellement, ce que j’appuie tout à fait de manière ponctuelle, il faut que ce soit la politique étrangère du pays qui change. Le pays doit cesser ses guerres et devenir bénin aux yeux de tous sans être pourtant molasse ou lâche, gardant ses puissantes formes de dissuasions contre quiconque voudrait y faire du désordre.
Pour le reste, il faut de la maturité dans l’assumation et l’expression de la liberté d’expression. Nul homme équilibré n’ira idiotement comme cet immonde humoriste, dire des blasphèmes sexuels et caricaturaux sur le Christ. Pas plus qu’aucune intelligence lucide ne devrait radoter en attaquant les fondements de l’islam ou du judaïsme.
On peut pourfendre l’indignité hypocrite des prêtres, conspuer l’hiératisme, mépriser les curies mais oncques attaquer indignement la foi ou le nom de Dieu dont on peut toutefois débattre voire combattre certaines visions théologiques en faisant soi-même de la répartie et de la problématisation théologique avec sérieux et respect. On peut dire son athéisme sans manière agressante. Car là, en effet, il est une exigence de respect qui, violé, devient un de ces stades où l’irrespect est outrage, outrage que nul esprit équilibré et décent ne s’avisera de franchir. Nous croyant, nous savons ce qu’il est méprisant du croyant que de voir des niais dire n’importe quoi sur Dieu, eux qui, en général, n’osent jamais montré les caricatures de ces banquiers immondes qui volent les richesses planétaires, provoquent des famines dans les pays rendus mal famés par leur mode économique imposé au monde et séquestrent l’État dans les propres pays du nord pour instaurer les formes de l’esclavage moderne.
L’une des plus belles attributions de la liberté, est peut-être en certaines occurrences, de se limiter elle-même par la juste mesure de son expression. Le blasphème, parce que précisément il foule le sacré au pied, s’attaque au socle même des existences fondées sur la foi, n’est pas une assumation digne de la liberté; ce, même s'il est et doit demeurer un droit, car en aucun cas ne peut exister de délit de blasphème… Que la laïcité soit le triomphe du respect de la foi de tous sans infantile attaque parce qu’assumation souveraine et mature de la liberté! La laïcité ne saurait être irréligion grossièrement injurieuse, insultante ou blasphématoire des croyants par des laïcs au nom de la liberté. Et puis, il est même ici quelque chose d’intimement consubstantiel à la liberté, au niveau de liberté mentale : plus on est libre, moins on a besoin d’excentricités pour se le montrer ou prétendument le prouver à autrui…
La grande liberté s’affirme, ravage ses obstacles, affronte les tyrans, ses ennemis, transcende les faiblesses intérieures à son homme, car plus on est vertueusement fort, plus on se domine soi-même, plus on est libre, libre de cette liberté raisonnable qui, jamais, ne cherche à provoquer, à insulter. La véritable liberté n’est pas provocatrice, elle est combative pour la libération de tous et ose affirmer ses valeurs sans basculer dans le niais offensant.
Dénouer avec sagesse agissante et préventive, la complexité de la crise néo-identitaire européenne due aux graves tiraillements interculturels au sein de la démographie pluriethnique de l’Europe, est la délicate et salvatrice mission actuelle des tenants de la communication de masse (autorités politiques, médiatiques, religieuses).
Réapprendre à vivre en convivialité et respect réciproque désamorcera cette imminence du choc, cette menace de toutes les déchirures qui planent dangereusement sur l’Europe contemporaine.