DMX « Redemption of the Beast » @@½
Sagittarius Laisser un commentaireDMX n’avait pas réussi son come-back en 2012, Undisputed était anecdotique à souhait. La preuve, on ne s’en souvient plus aujourd’hui, sauf quand je revois la pochette, « ah oui tiens c’est vrai qu’il avait sorti un truc en 2012… ». C’était pas ça. Alors les espoirs étaient misés sur son successeur Revenge of the Beast programmé pour 2013. Le temps passe, retour vers le futur, et une nouvelle tombe : Redemption of the Beast sort la mi-Janvier 2015 avec une pochette suspecte pour l’illustrer.
Personne n’était au courant. L’intéressé, Dark Man X, 44 ans, et son management répondent qu’ils se désolidarisent (un mot en vogue) de ce projet, idem pour son producteur Swizz Beatz, et qu’ils travaillent ensemble main dans la main sur un tout autre projet. Le label, Seven Arts, se défend quant à la légitimité de Redemption of the Beast en argumentant le fait qu’ils sont propriétaires des masters achetés en 2012 et que le contrat prévoyait un second album. Quel est le vrai du faux?
Tout ce tapage sur cette non-promotion de la part de DMX n’aura eu pour effet que d’attiser ma curiosité. « Spit That Shit » qui démarre l’album révèle que Earl Simmons semblait parfaitement sain d’esprit quand il a enregistré ces titres, laissant exprimer le sauvage qui est en lui pour claquer ses rimes d’une seule traite, exercice qu’il reproduit plus loin sur « 56 Bars » sur une prod sans artifice de Swizz Beatz. En bon chien, Dark Man X est fidèle à lui-même : ghetto, nerveux, grrrrrognon et sans concession. Il faudra juste se boucher les oreilles sur les quelques refrains chantés qui vont hanter nos nuits.
Pas de prières, pas de référence aux Ruff Ryders. Pas de crédits de productions entièrement référencés, ni les blases des inconnus qui posent avec DMX sur « It’s a Problem » (source: wikipédia et partout où Google a pu détecter les mots-clefs), sauf la rappeuse Jannyce. En revanche c’est avec plaisir que l’on écoute Rampage (Flipmode Squad) sur « Solid » et « Where You Been » sur le boom-bap. « It’s Goin Down » n’a rien à voir avec le single sorti en 98. Les beats sont très équivoques intégrant par moment des éléments ckeu-ro, franchement j’ai entendu plus dégueu pour des instrus laissés dans leur jus qui ont passé la date de péremption.
Les faits sont là : Redemption of the Beast n’a absolument rien d’un bootleg. Est-ce une erreur pour DMX de ne pas assumer pas la parentalité de cet album ou du label de l’avoir sorti contre la volonté du rappeur ? Alors qu’il est un un poil mieux que le très moyen Undisputed - hormis quelques tracks à envoyer à la corbeille (« Shout It« , « One More Night« ), celles des éléments non-recyclables. Après, l’album en lui-même n’a pas spécialement d’intérêt, faut se rendre à l’évidence.
Alors que je m’attendais à quelque chose de terriblement mauvais, je suis au contraire surpris que non, c’est tout à fait écoutable. Tout est relatif. Donc ça reste un album de DMX, avec effectivement des prods datées, mais j’attends son « vrai » projet, celui qui aura son « go ».