………SUITE.
Et c’est ici que commence l’histoire “potentielle” du Mouvement du 20 Février : c’est à dire ce qui aurait pu se produire si ce mouvement avait réussi son coup!
Il ne s’agit donc pas de réécrire l’histoire, mais juste d’imaginer une autre histoire!
Étant donné les événements de ce printempts 2011, on peut légitimement se poser la question de savoir ce qui serait advenu de et dans notre pays si les manifestations organisées par le Mouvement du 20 Février avaient abouti à ce qu’avaient espéré les organisateurs!
Question assez vaine, tant leurs revendications étaient floues, changeantes au gré des dimanches, éclatées entre les idéologies et les aspirations de telle ou telle faction ou fraction de ce mouvement!
Toujours est-il que pendant quelques les Vingt-févriétistes semblaient n’avoir qu’une obsession : voir tomber un martyr pou dorer le blason de leur mouvement, en d’autres termes légitimer la continuation de leur action!
C’était pratiquement la seule constante de leurs manifestations, qui chaque dimanche, allaient marquer le second trimestre 2011.
Car la mort d’un manifestant entraine, dans la logique des protestataires du monde entier, une dose d’émotion compréhensible, une charge de revanche et une volonté encore plus forte d’affrontement avec les forces de l’ordre!
Et le rouleau compresseur des représailles ne tarde pas à s’enclencher!
Si jamais un mort était tombé dans les affrontements de rue entre manifestants et forces de l’ordre, cela aurait entrainé d’autres manifestations plus dures et provoqué d’autres morts!
D’autres pays ont connu ce cycle infernal, quelques jours auparavant!
Imaginons un instant que le Maroc avait lui aussi cédé à cette tentation mortifère !
Le Maroc avait connu ce genre de situations plusieurs fois durant son histoire contemporaine : mais les terribles expériences marocaines précédentes s’étaient déroulées quasi à huis clos! Les médias et les infos à l’époque des faits (1958, 1965, 1981, 1984, 1991) n’étaient pas ce qu’elles sont devenues en 2011.
Le printemps 2011 n’avait rien d’une scène fermée : les télévisons et les réseaux sociaux avaient transformé le monde arabe en centre du monde sur lequel se focalisaient toutes les attentions!
Une histoire potentielle du 20février pouvait-elle être différente de ce que son histoire réelle a été?
Nous sommes en pleine fiction historique et il est permis de penser qu’en ce dimanche 22 mai 2011 dans le quartier populaire de Sbata, la manifestation est soudainement basculée dans l’incontrôlable!
La formule jamais prononcée par les manifestants jusqu’à ce jour fuse : ”ACH-CHAAB YOURID…ISQAT AL NIDAM!”.
Ce n’est plus de la revendication sociale mais un appel à la révolution : les forces de l’ordre interviennent durement, les manifestants résistent, la tension monte et les tirs à balle réelle partent!
Quelques minutes après, LE PREMIER MARTYR DU 20 FEVRIER TOMBE et l’histoire du Maroc contemporain bascule à cet instant précis!
Quelques jours plus tard, dans la ville de Taza, en effervescence depuis des semaines à causes de revendications justes et légitimes concernant des facture d’eau et d’électricité plus que fantaisistes, des manifestants veulent venger le “martyr de Sbata” et des pancartes “ALLAH, LA PATRIE, LE PEUPLE” sont brandies.
Encore une fois, e n’est plus de la revendication sociale mais un appel à la révolution : les forces de l’ordre interviennent durement, les manifestants résistent, la tension monte et les tirs à balle réelle partent!
Quelques minutes après, les autres MARTYRS DU 20 FEVRIER TOMBENT et l’histoire du Maroc contemporain plonge dans le chaos le plus total!
Les chaines de télévisions satellitaires, Al Jazera en tête, assoiffées de sang et de sensationnalisme, les chaines d’info en continu françaises, FRANCE 24, terrorisées par la peur de voir un pays si proche de l’Europe basculer dans l’horreur, s’enflamment et enflamment les réseaux sociaux!
Personne ne contrôle rien ni personne!
La police est débordée, les CMI ne savent plus quoi faire, les gendarmes sont appelés en renfort, l’armée est lancée contre les manifestants!
En face, les jeunes du 20 février ne savent plus ce qui leur tombe sur la tête, les quartiers périphériques s’embrasent, les barbus croient que l’heure de le qawma a enfin sonné et que le pouvoir est à portée de main, les gauchistes et les droits-de-l’hommistes se pavanent devant les micros et les caméras des télévision, les cyberactivistes font exploser les réseaux sociaux!
De Tanger à Marrakech, de Oujda à Safi, de Fez à Agadir, les manifestations se répandent comme une trainée de poudre et la répression des forces de l’ordre, toutes catégories confondues, souffle comme un sinistre ouragan accompagné des éclairs des tirs, des grondements des blindés, des hurlements des ambulances!
PERSONNE NE PEUT EVALUER EXACTEMENT LA SITUATION DU PAYS!
La télévision publique est muette!
La presse nationale est silencieuse, comme électrocutée par la violence ambiante!
Le gouvernement est absent !
Les partis politiques et les syndicats sont totalement dépassés!
Les forces de l’ordre font leur travail de maintien de l’ordre, sans état d’âme, sans haine.
Le palais attend que le calme revienne, car le calme finit toujours par revenir dans ce pays!
Seules quelques voix et quelques visages plus ou moins connus apparaissent sur les écrans de AL ZAJERA et FRANCE 24 réclamant la fin de la dictature. Mais personne n’a rien à proposer, aucune sortie de crise n’est perceptible parce qu’aucun dialogue n’est engagé!
Voilà ce à quoi aurait pu ressembler le Maroc en cette triste dernière semaine du mois de mai 2011, cette semaine de tous les dangers, de toutes les déchirures, de toutes les rancœurs!
Le Maroc s’installe dans le désordre, le chaos, la peur!
Jusqu’à quand?
Le Mouvement du 20 Février peut crier victoire : il a semé le vent, il récolte la tempête!
A SUIVRE…….