En effet, d'un point de vue historique on sait que :
- Le CHF est une monnaie refuge, un peu l'équivalent de l'or pour les devises.
- Le dollar est une monnaie structurellement faible, même si à court terme il peut connaître des soubresauts de fierté.
- Pour l'euro on a moins de recul, mais on sait déjà que c'est une monnaie "fourre tout", un amalgame qui n'a jamais vraiment fonctionné jusqu'ici et qui semble avoir plus tiré du côté de ses ancêtres latines que du Deutschmark.
- La bourse monte quand les monnaies se dévaluent, et vice-versa.
Certes la bourse suisse s'est dévalorisée, mais en même temps le CHF s'est renchéri. La valeur intrinsèque réelle des titres n'a fondamentalement pas vraiment changé, même s'il est vrai que les perspectives des industries d'exportation se sont assombries. L'investisseur qui détient des actions helvétiques se retrouve avec des placements qui ont baissé dans leur monnaie mais dont cette dernière s'est renchérie. C'est assez facile à comprendre pour un investisseur dont le référentiel n'est pas le CHF, ça l'est un peu moins pour l'investisseur helvétique.
Pour ce dernier, il y a deux cas de figure, qui ne s'excluent pas l'un l'autre :
- Il investit dans des actions suisses. Dans ce cas en une semaine il vient de perdre en moyenne 13%.
- Il investit dans des actions étrangères. Comme le CHF a pris l'ascenseur, les autres devises se sont dépréciées de 18% pour les placements en euros et de 16% pour les placements en dollars.
Cela étant dit l'investisseur helvétique, bien qu'ayant essuyé une perte dans sa devise de 15% environ (en fonction de l'allocation de ses actifs dans les diverses devises) se retrouve également à la tête d'un portefeuille en CHF qui vaut plus par rapport aux autres devises (dans une proportion équivalente à la perte qu'il y a essuyée). En bref, il est un peu plus pauvre en CHF, mais toujours autant riche par rapport aux autres devises. Mieux : il peut utiliser ses réserves de cash en CHF ainsi que ses revenus actuels et futurs pour acheter à bon prix des titres étrangers.
Au final, on ne fait que revenir à une ancienne normalité, celle qui prévalait jusqu'en août 2011. Ce sont plutôt les 4 années qui ont suivi qui n'étaient pas normales. On retrouve donc les lois du marché et les principes de base qui prévalaient à l'époque reprennent leurs justes droits. Les investisseurs qui ont continué à les suivre malgré la fixation du prix plancher par la BNS s'en sortent aujourd'hui à coup sûr bien mieux que les autres.
Pour plus de détails se rapporter aux "vieux" articles suivants qui reprennent tout leur sens aujourd'hui :
http://www.dividendes.ch/2011/12/actions-en-devises-etrangeres-et-risque-de-monnaie-12/
http://www.dividendes.ch/2011/12/actions-en-devises-etrangeres-et-risque-de-monnaie-24/
http://www.dividendes.ch/2012/01/actions-en-devises-etrangeres-et-risque-de-monnaie-34/
http://www.dividendes.ch/2012/01/actions-en-devises-etrangeres-et-risque-de-monnaie-44/
http://www.dividendes.ch/2013/07/se-proteger-contre-le-risque-de-change-en-investissant-de-maniere-globale/