La gallaselle,un crustacé de 5 mm brandit l'étendard de la biodiversité

Publié le 18 janvier 2015 par Blanchemanche
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Une gallaselle trouvée au Puits Sureau à Sauzé-Vaussais. - (Photo Vienne Nature)La gallaselle, petit animal aquatique souterrain découvert en 1955 à Gournay-Loizé, classée espèce vulnérable, fera l’objet d’un programme de protection.Quoi de plus répandu qu'un crustacé, une sacrée famille qui peut s'enorgueillir d'embrasser plus de 50.000 espèces. Dès lors, pourquoi flasher sur la gallaselle, un animal de 5 mm de long, revêtu d'un exosquelette, cette forme de carapace qui rend nécessaire le recours à des mues pour sa croissance ?Repéré sur six sites en Deux-SèvresC'est que la petite bête, découverte pour la première fois en 1955 dans une rivière souterraine à « Bataillé », commune de Gournay-Loizé, s'est révélé, depuis, le crustacé endémique des eaux souterraines du seul Poitou-Charentes, et nulle part ailleurs dans le monde. Depuis sa description en 1956 par le professeur Legrand, directeur du laboratoire de biologie animale de l'université de Poitiers, ce même labo où a œuvré le découvreur, Gabriel Heily, un spéléologue poitevin et technicien CNRS, Asellus heilyi a captivé deux générations de spéléologues et d'universitaires.Cousins américainsDans les années soixante-dix, deux chercheurs de l'université de Dijon, MM. Henry et Magniez, ont déniché la bestiole à Sompt, dans la résurgence de la rivière souterraine de « Bataillé ». Ils constatèrent alors qu'elle présentait des similitudes avec des genres nord-américains, des lignées apparues au Crétacé, lors de l'ouverture de l'Atlantique nord il y a 65 millions d'années. Asellus heilyi fut débaptisée et appelée Gallasellus(« Aselle de Gaule ») heilyi. Dans les années quatre-vingt-dix, un biospéléologue albigeois trouva un exemplaire dans un puits de Saint-Denis-d'Oléron. Puis, entre 2008 et 2010, un enseignant-chercheur lyonnais récolta des gallaselles dans quatre nouvelles stations : à Saint-Jean-d'Angély, au sud de La Rochelle et à Mérigny (Indre), en limite est du Poitou.
Le séquençage en 2012 de l'ADN de ces populations ainsi que des espèces nord-américaines démontra l'existence dans notre région d'au moins trois espèces cryptiques (morphologiquement identiques). Au début de 2012, la direction régionale de l'Environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) Poitou-Charentes a confié à l'association Poitou-Charentes Nature et à Vienne Nature une mission en vue d'établir un état de lieux et de concevoir un projet de protection de la gallaselle et de ses habitats. Le petit crustacé isopode a désormais été décelé sur dix-neuf sites (rivières souterraines ou eaux de source), dont six en Deux-Sèvres : outre « Bataillé » et Sompt, le lavoir de la fontaine à Luché-sur-Brioux, le Puits Sureau à Sauzé-Vaussais, le lavoir de Fontcreuse à Sainte-Néomaye, la fontaine souterraine à Airvault.
Pourquoi un tel intérêt ? Réponse de Marjorie Delangle, contractuel sur le projet à Vienne Nature : « Classée vulnérable sur la liste rouge des espèces menacées de France, la gallaselle est, peut-être, un bio-indicateur des eaux souterraines et une espèce parapluie protégeant tous les milieux aquatiques. »nr.niort@nrco.frDaniel Dartigues/ 18/01/2015http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/Environnement/n/Contenus/Articles/2015/01/18/Un-crustace-de-5-mm-brandit-l-etendard-de-la-biodiversite-2189846