Patrice Cazelles, Fabrice Charbit, à La Guillotine

Publié le 18 janvier 2015 par Onarretetout

Il y a d’abord eu la découverte d’un lieu, La Guillotine, à Montreuil (93), près du métro Robespierre. Une fois trouvée l’entrée, on peut aussi penser que La Guillotine a un peu l’aspect d’un coupe-gorge. Mais c’est dans la salle que tout se joue : une ancienne fabrique de meubles où un clavier de piano espère redonner de la musique… En tout cas, le premier dimanche du mois, on y joue des musiques improvisées, électroniques et autres, et, ce premier dimanche de janvier, c’était avec de la poésie sonore. 

Patrice Cazelles, avec sa voix, et Eric Houzet, aux machines électroniques, ont proposé deux pièces en procréation où les sons s’agençaient avec humour. J’en ai retenu deux petites phrases : « C’est cuit, dit l’oiseau, qui l’eût cru ? » et « séquence séquences la conséquence c’est quand ça casse ». N’en suis pas bien sûr, et puis à les écrire ici j’ai l’impression d’en perdre beaucoup. perdre des souffles, des sonorités, des regards du poète, ceux du musicien étant fixés sur sa table.

Ce qui reliait Patrice Cazelles et Fabrice Charbit, c’étaient des tubes, un mot qu’on pouvait entendre de la bouche de l’un comme de la bouche de l’autre. 

La « poésie ambicéphale » du second, accompagné de Now Cut (Lutherie Sauvage / Objets Sonores/ Electronique Rudimentaire), d’un saxo et d’un accordéon, nous a ensuite emportés quelque part dans un avant dont je ne pouvais distinguer que certains mots (sang, peau, ventre, viande…) qui m’ont conduit - et je peux m’être égaré - à l’intérieur d’un utérus. Juste avant la naissance, juste avant la parole, quand on est dans la sensation, avant « la porte étrange », « en bas », dans le mouvement encore placentaire, avant qu’il rejoigne le planétaire et la « respiration stellaire ».