Rae Sremmurd « Sremmlife » @@@
Sagittarius Laisser un commentaireLe premier album rap de l’année 2015 est celui d’un tout nouveau duo de rappeurs du Sud des States signés sur le label de Mike Will Made It, EarDrummers. Vous replacez les lettres du label à l’envers et vous obtenez le nom de Rae Sremmurd. En trois singles (« No Flex Zone » avec son beat imparable, « Up Like Trump » et « No Type« ), Sway Lee et Slim Jimmy ont fait remuer les bras dans tous les sens. De la danse, du rap divertissant et un code vestimentaire bien à eux, il n’en fallait pas plus pour considérer ces gamins basés à Atlanta comme des Kriss Kriss post-ados des années 2010.
Comme on pouvait s’y attendre, Mike Will produit la majorité des baets de Sremmlife (prononcez « chrem »). Si vous êtes allergiques à la trap, pensez à prendre des antihistaminiques, des fois que. Débranchez les neurones un instant, buvez un shot de vodka, comme si c’était vendredi soir. Au début ce n’est pas évident de distinguer qui est qui, surtout qu’ils peuvent chacun rapper sur un même couplet. Dans le fond, on s’en fout un peu non? Refrains gueulés, articulation approximative, des timbres de voix qui partent en vrille, plus des dissonances provoquées par un dosage très subtil d’Autotune, les Rae Sremmurd vivent leur truc sans se poser de question. Leur train de vie se résume aux filles, à faire la fête, profiter de la vie sans se prendre la tête. Les filles, celles qu’ils ont eu (« My X » histoire de narguer méchamment leurs ex), celles qu’ils aimeraient serrer (« Dis Could Us« …. « but you playin' », oui c’est l’expression très à la mode mais le morceau est sympa).
Sremmlife est un album rap très accessible qui synthétise les caractéristiques du courant trap, le vulgarise on pourrait dire. D’autres morceaux continueront de poursuivre le mouvement comme « Throw Sum Mo » avec Nicki Minaj et Young Thug. Les prods de Mike Will auraient pu être d’un meilleur niveau mais ce n’est pas non plus comme avec les Neptunes jouant aux savants fous avec les Clipse. Ce n’est pas le genre de disque qui parle de dope et d’histoires de rue, c’est moins sérieux et c’est comme ça qu’il faut prendre cet album, au premier degré. Le phénomène n’est pas aussi big que pour Soulja Boy à l’époque, ceci dit Sremmlife reste l’album qui démarre 2015 et quelque chose me dit que leur petit succès (33k albums vendus la première semaine) n’est pas terminé.
Bon, ça ira pour cette fois. Vous pouvez maintenant rallumer votre cerveau.