Les Nouveaux Sauvages est une comédie dramatique argentino-espagnole écrite, réalisée et montée par Damián Szifron sous la bienveillante supervision de Pedro Almodovar, présentée en sélection officielle au Festival de Cannes 2014.
Âmes sensibles, s'abstenir … il y a ici du sang et des larmes … mais qu'est-ce qu'on rit ! Cruellement, méchamment, sournoisement ou à gorge déployée, mais on s'éclate – et c'est bien le cas de le dire.
Une suite de six histoires tournant autour du thème de la perte de contrôle de personnes pourtant très policées ou ordinairement irrespectueuses, la violence ordinaire qui pousse à toutes les pires extrémités, à l'explosion sans retour.
Cela commence par une drôle de coïncidence, dans un avion de ligne (un hommage à Almodovar ?) … la cuisinière vengeresse, le duel (et la référence au film de Spielberg est évidente) en AUDI, la colère de l'ingénieur (avec le beau Ricardo Darin), le fils assassin et enfin la réception de mariage de Romina et Ariel, dans la plus pure tradition bourgeoise juive. Évidemment, les fanas de cinéma de notre génération se souviendront des deux films de Dino Risi : Les Monstres (1963) et Les Nouveaux Monstres (1977), ce n'est pas un hasard.
Car à travers ces six épisodes menés tambour battant se déploie une critique acerbe de la société argentine et de l'une de ses dérives flagrante : la corruption. L'honnête homme se débat dans un monde hostile et dans certains cas, rien ne peut le retenir de péter les plombs. Quand on est un expert en explosifs, cela peut provoquer des dégâts.
Certains esprits chagrins sont horrifiés, trouvent le film mal réalisé : je ne suis pas du tout d'accord. C'est une satire de la société occidentale actuelle, qui ressemble trait pour trait à celle dans laquelle nos vivons aujourd'hui … Un moment de rire bienvenu en ces temps moroses, et qui, en plus, donne à réfléchir.
Heureusement, à la fin, une petite note d'espérance ….