Chaque semaine, 1 million de personnes fuient les campagnes déshéritées pour s’installer en zone urbaine. Les mégalopoles se densifient et les candidats à la vie citadine s’y entassent dans des quartiers sans âme. Dans tous les pays, des chercheurs imaginent des solutions pour créer des villes vertes, hyper-connectées et économes en énergie. Certaines ont déjà vu le jour : Tianjin Eco-city en Chine, Songdo en Corée du Sud, King Abdullah Economic City en Arabie saoudite. Trois documentaires, diffusés mardi prochain sur Arte, alternent reportages et interventions d’experts. Ils font un tour d’horizon des innovations urbaines, encore utopiques pour certaines ou déjà effectives.
Le premier volet, réalisé par Frédéric Castaignède, est consacré aux villes nouvelles. Quand, entre les années 1950 et 1960, les cités étaient conçues de toutes pièces sur un principe d’unicité (regroupement de logements, commerces, loisirs… dans un même espace) par Le Corbusier à Chandigarh, en Inde, ou Oscar Niemeyer à Brasília, au Brésil, les projets actuels, eux, intègrent également les installations industrielles et de production aux zones de résidence et d’activités.
Le troisième sujet, réalisé par Benoît Laborde, fait découvrir ce que sera peut-être l’agriculture de demain. Imaginée au début des années 2000 par Dickson Despommier, professeur à l’université Columbia de New York, le concept de fermes verticales a fait des émules. Sur les toits de New York et de Montréal, des « ageekulteurs » exploitent les nouvelles technologies pour produire des primeurs. Leur livraison quotidienne, et à proximité, évite le coût de longs transports et les pertes alimentaires inhérentes. Le projet le plus abouti en ce domaine se situe à Singapour. En 2012, l’ingénieur Jack Ng y a lancé le premier système de production à la verticale. Celui-ci repose sur un mécanisme hydraulique permettant d’étager les cultures sur six mètres de haut. Grâce à un mouvement de rotation, chaque plant bénéficie de la même quantité de lumière.
L’obstacle aux fermes verticales que posait jusque-là la lourdeur de la terre est résolu par l’hydroponie. Une culture sur substrat. Deuxième problème de taille éliminé : l’eau, dont l’utilisation est ici divisée par dix. Reste celui de l’énergie nécessaire pour obtenir lumière et chaleur dans les contrées les plus froides. La récente invention des diodes électroluminescentes, ou LED, serait à terme la solution.
Source : teleobs.nouvelobs.com