L’implantation de cellules cardiaques dérivées de cellules souches embryonnaires humaines se pratique aussi en France, au service de chirurgie cardiovasculaire de l’hôpital européen Georges Pompidou (AP-HP). Réalisée selon un procédé développé par les équipes de l’hôpital Saint-Louis, cette greffe de cellules cardiaques dérivées de cellules souches embryonnaires humaines couplée à un pontage coronaire, donne, 10 semaines après l’intervention, de bons résultats chez la patiente. Cette avancée prometteuse, relayée par un communiqué de l’Inserm a été présentée aux 25èmes Journées Européennes 2015, de la Société Française de Cardiologie.
La patiente, âgée de 68 ans atteinte d’insuffisance cardiaque sévère, 10 semaines après l’intervention, se porte bien, son état s’est nettement amélioré, sans qu’aucune complication n’ait été observée.
Après avoir testé l’implantation de cellules souches de muscle squelettique dans des zones lésées du cœur, l’équipe a décidé d’explorer la piste des cellules souches embryonnaires qui pouvaient donner naissance, compte-tenu de leur pluripotence, à des cellules cardiaques.
En 2007, l’équipe composée entre autres, de Michel Pucéat, Directeur de Recherche Inserm et Philippe Menasché, montrait que des cellules souches embryonnaires humaines pouvaient se différencier en cellules cardiaques après implantation dans des cœurs défaillants de rats.
Puis, l’équipe a pu développer une banque de cellules souches embryonnaires pluripotentes répondant aux conditions d’un usage médical humain.
Les procédures de » spécialisation » de ces cellules ont ensuite été testées afin d’écarter le risque de cellules tumorigènes.
Enfin, la technique de transplantation a également été perfectionnée, pour aboutir finalement, au transfert des cellules via un patch » déposé » sur la zone de l’infarctus.
Une avancée prometteuse dans le traitement de l’insuffisance cardiaque, explique le Pr Menasché. » Nous poursuivons l’essai clinique, qui nous autorise encore àpratiquer quatre autres greffes. D’ores et déjà, il semblerait que les bénéfices des cellules sont principalement liés aux substances qu’elles sécrètent.L’administration directe de ces substances, sans passer par une greffe des cellules productrices, est une piste à explorer « .
La piste des thérapies cellulaires de l’insuffisance cardiaque est actuellement suivie par de nombreuses équipes dans le monde.
Source : Communiqué – Salle de presse de l’Inserm – Thérapie cellulaire de l’insuffisance cardiaque : première implantation de cellules cardiaques dérivées de cellules souches embryonnaires humaines
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