Dans une écriture, simple, fluide, et intime, il nous invite à participer à la vie de famille de son enfance, à rencontrer ses amis, ses voisins que l’on dit juifs depuis peu, à jouer avec eux dans son jardin ou dans le leur. Plus qu’un flirt estival, Nikos Kokàntzis témoigne du passage en quelques mois de sa vie d’enfant aux prémices des premières amours adolescentes, la découverte de la sexualité entre innocence et érotisme assumé, puis le basculement vers l’âge adulte précipité par la guerre, annoncée dès les premières lignes.
En quelques 120 pages, dans ce premier et unique roman à ce jour, l’auteur réussit l’incroyable défi de décrire avec une subtilité assortie d’une sensibilité charnelle les détails d’une étape charnière à l’échelle d’une vie, mais également à celle du siècle. Il restitue également avec lumière et douceur les paysages, la mer et le soleil grecs d’une époque révolue. Gioconda est avant tout le souvenir d’un grand amour, et le sujet a beau avoir été écumé par un nombre incalculable d’auteurs, Nikos Kokàntzis le renouvelle ici avec ses mots et toute leur fragilité. A travers ses yeux, nous découvrons Gioconda, l’enfant puis la femme dans toute sa jeune, naïve et à la fois attractive, voire aguicheuse féminité. Gioconda est aussi un hommage à la femme.
Ce livre, que je dois à mon homme, fait partie de mes coups de cœur 2014 et de la première ligne du challenge Petit BAC 2015.