Un bar à la Almodovar

2 novembre 2014

Toute l’exubérance de la nouvelle génération espagnole se trouve là, dans ce petit bar de la Barceloneta.

Ici point de jet-setteurs, point de touristes en quête de chupitos mais un bar d’habitués un peu loufoques et très accueillants. Julien, un ami expatrié, m’avait promis LE meilleur bar de Barcelone. Le Sor Rita joue sur l’ambiguïté et donne le ton dès le nom avec un double sens : « Sor Rita », la soeur Rita et « Zorrita », la fille facile. On verra bien qui de nous deux apparaîtra ce soir

Le pas de la porte franchi, nous tombons pieds joints dans un repère de fans d’Almodovar. Des escarpins multicolores pendent au plafond, comme ces crêpes qu’enfants on lançait et qui restaient collées. Que se passe-t-il donc ici pour que tant de femmes en jettent leurs chaussures en l’air ?

D’icônes bibliques en Barbies libérées, je me remémore quelques scènes de Tout sur ma mère, le sourire aux lèvres, heureuse d’avoir découvert cet endroit.

Sor Rita Bar, Barcelone, Espagne

Un verre de Pisco à la main, le bar est encore calme mais je sens déjà que si la folie de la nuit nous prend, c’est bien ici qu’elle naîtra. Très vite, les gens s’accostent, font de la place et dansent. Ici, pas de timidité qui vaille

Je voudrais m’attarder sur chaque détail de la décoration mais voilà que le barman m’offre un gin, puis deux et qu’oubliant qu’il s’agissait d’écrire un article, je me laisse emporter par un vieux tube gay que tout le bar chante maintenant à tue-tête. S’ensuit un flamenco endiablé, d’autres tubes et d’autres gins, autant d’éloges à la féminité et à la liberté.

Il est peut-être temps de rentrer. Un seul regret ? Que la nuit n’est pas plus durée mais, j’en suis convaincue ; ce n’était que ma première fois au Sor Rita.