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Du 22 janvier 2015 -> 03 mars 2015
La première saison de l’année 2015 présente trois expositions qui signent une nouvelle étape du CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux.
CE QUI NE SERT PAS S’OUBLIE
Ce qui ne sert pas s’oublie explore la vie des objets, vie durant laquelle ils circulent, accumulant de l’information et intégrant un processus historique. Les objets ne comportent pas nécessairement une signification, ce qui ne veut pas dire qu’ils soient insignifiants. Cependant, c’est à travers le langage que nous, humains, tentons de les intégrer dans cette constante création de sens dans laquelle nous nous embarquons. Mais les objets ne sont pas des entités passives et observables ; au contraire les objets nous interrogent, nous séduisent, nous repoussent, nous transforment somme toute. Cette exposition tente de célébrer leurs relations, leur capacité à affecter l’autre, à la fois humains et non-humains, et les relations dynamiques que nous établissons avec eux.
La plupart des œuvres présentes dans l’exposition font référence à l’appropriation et la circulation des objets, ainsi qu’à la production des objets, tout comme aux strates de production culturelle, spirituelle et identitaire dont ils s’entourent et qu’ils créent à la fois. Ce qui ne sert pas s’oublie s’efforce de comprendre comment la relation au monde matériel engendre des processus ouverts d’assimilation, d’acculturation, de réappropriation et de ritualisation. Le titre évoque une forme de coexistence dans laquelle les sujets – et plus fréquemment les êtres humains – et les objets s’affectent l’un l’autre, s’objectivant et se « subjectivant » constamment, brouillant les frontières.
Artistes : Mathieu Kleyebe Abonnenc, Sven Augustijnen, Mariana Castillo Deball, Sean Lynch, Pauline M’barek, Museo Comunitario del Valle de Xico, Wendelien van Oldenborgh, Uriel Orlow, Beatriz Santiago Muñoz and Jorge Satorre.
La publication qui accompagne l’exposition réunit des textes de : Mathieu Kleyebe Abonnenc, Mariana Castillo Deball, Catalina Lozano, Beatriz Santiago Muñoz and Jorge Satorre.
Commissaire invitée : Catalina Lozano
VANDY RATTANA : MONOLOGUE
Dans le cadre du programme Satellite 8 Enter the Stream at the Turn, dédié aux jeunes artistes et coproduit avec le Jeu de Paume, Paris
Vandy Rattana (1980, Phnom Penh, Cambodge. Il vit et travaille à Phnom Penh, Paris et Taipei) a commencé sa carrière de photographe après avoir constaté l’absence de documentation physique sur les histoires, les traits et les monuments propres à sa culture. Ses premières œuvres sérielles ont en commun une préoccupation pour le quotidien vécu par le Cambodgien moyen tandis que ses travaux vidéo récents témoignent d’un glissement vers la philosophie. Son œil engagé s’attèle désormais à reconstruire des récits qui rejoignent de manière poignante des histoires méconnues et non officielles.
Satellite 8, Enter the Stream at the Turn est un programme annuel dédié aux jeunes artistes coproduit avec le Jeu de Paume, Paris. Il réunit quatre artistes – Vandy Rattana (Cambodge), Arin Rungjang (Thaïlande), Khvay Samnang (Cambodge) et Nguyen Trinh Thi (Vietnam) présentés successivement dans les deux institutions. »Enter the Stream at the Turn » est une injonction ayant pris l’apparence d’une douce métaphore. Empruntée à un proverbe khmer traditionnel, elle suggère qu’il convient de s’adapter au courant de pensée dominant considéré comme code culturel au bénéfice d’une harmonie sociale et politique. Dans un contexte non démocratique, ce proverbe reste plus que jamais d’actualité : quand la liberté d’expression fait l’objet de restrictions politiques, il est fréquent que des artistes le traduisent dans les faits sous forme de stratégie de résistance.
Publication Vandy Rattana: Monologue
Commissaire invitée : Erin Gleeson
HARUN FAROCKI : COMPARISON VIA A THIRD
Dans le cadre de L’Écran : Entre ici et ailleurs, un programme d’expositions dédié au film et à la vidéo d’artistes
Réalisateur, artiste et théoricien, Harun Farocki (1944, Czechoslovakia – 2014, Berlin) est une des figures majeures du documentaire. A partir des années 1990, il développe un travail d’installations vidéo qui prend souvent la forme de projections multiples. L’installation permet à l’artiste d’approfondir une investigation incisive de l’image et d’élaborer un dispositif spatial qui offre au spectateur une autre forme de relation à la temporalité filmique. Dans la double projection vidéo Comparison via a Third, 2007 (Comparaison via un tiers), Harun Farocki questionne les processus d’automatisation et de rationalisation du travail à travers la production de briques dans les sociétés traditionnelles et industrialisées.
L’Ecran : Entre ici et ailleurs présente des films et des vidéos d’artistes internationaux de différentes générations qui explorent des sujets politiques et sociaux tout en développant une investigation continue de l’image. Se basant sur la tradition du cinéma, du film expérimental ou structurel, ces œuvres engendrent une réflexion sur les « politiques de l’image ». À travers un montage spécifique, résultant d’une accumulation successive d’images ou un cadrage simple statique et frontal, ces films et vidéos détournent les formes filmiques conventionnelles pour explorer le statut de l’image et ses possibilités. Ce programme présente les œuvres de sept artistes – Harun Farocki (Germany), Leticia Ramos (Brazil), Laure Prouvost (France), Alexander Apóstol (Venezuela), Vasco Araújo (Portugal), LaToya Ruby Frazier (USA) et Derek Boshier (GB).
Commissaire invitee : Anne-Sophie Dinant