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Paris serait-elle devenue le lieu privilégié d’expression de la solidarité africaine?

Publié le 16 janvier 2015 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! - Lecteurs et contributeurs: inscrivez-vous / connectez-vous sur les liens à droite --> "C'est dans la douleur qu'on reconnaît ses vrais amis", dit un proverbe africain. Et ce, Boni Yayi (Bénin), Faure Gnassingbè (Togo), Macky Sall (Sénégal), Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Ali Bongo Ondimba (Gabon), et Mahamadou Issoufou (Niger), l'ont bien montré à la France et au reste du monde. C'était émouvant de voir par exemple le président béninois pleurer. Signe visible de la douleur qu'il éprouvait et partageait avec le peuple français. Tout cela est encourageant. Néanmoins, cela n’a été que très modérément apprécié par les Africains.

Que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les conversations, ils ont peu apprécié le déplacement effectué par six de leurs présidents, pour soutenir les Français, après les attaques perpétrées contre la rédaction de Charlie Hebdo. Certains pensent que cette présence est une insulte au peuple africain, qui ne jouit pas de la liberté d'opinion et d'expression. D'autres estiment que la présence des chefs d’État africains aux côtés de François Hollande est le signe qu'ils supplient son amitié et sa tolérance, à l'approche des élections présidentielles dans plusieurs pays du continent. C'est ainsi que plusieurs internautes ont décidé d'apporter leur soutien au Nigeria, après l'explosion survenue samedi dans un marché, ayant causé la mort de près de 20 personnes.

L’on pouvait lire "Je suis Nigeria" ou des commentaires du type "Pleure Boni Yayi pleure! J’ai préparé ton paquet de mouchoirs pour le Nigeria, pour les morts du Kivu, pour les victimes du 4 mars 2012 au Congo, (…), garde-nous quelques larmes pour le continent".
Ces réactions peuvent être perçues comme une preuve de l’existence d’un malaise profond sur les différences de manifestation de la fameuse "solidarité africaine" aux niveaux régional et international, mais aussi de la nécessité de faire des progrès dans le domaine de la liberté d’expression.

La récente polémique rappelle tout de même que la perception de la France par les chefs d’État africains demeure ambiguë et surtout que les peuples ont des attentes profondes non satisfaites.


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