Un film de David Lean (1963 - USA, UK) avec Peter O'Toole, Omar Sharif, Alec Guiness, Anthony Quinn
Beaucoup trop long !
L'histoire : 1916. Le jeune officier britannique, T.E. Lawrence, est en poste au Caire, l'Egypte étant alors sous la tutelle du Royaume-Uni. Indiscipliné, fantasque, il provoque l'irritation de ses supérieurs. Mais il est très ouvert aux moeurs orientales et on l'envoie en mission dans le désert où semble se fomenter une révolte des tribus arabes contre l'occupant turc... et peut-être bientôt contre l'illustre présence britannique elle-même. A Rome, fais comme les Romains, Lawrence adopte immédiatement le mode de vie des Bédouins, qui l'adorent, et commence à unifier les tribus afin qu'elles soient plus forte contre l'envahisseur ottoman. Mais peu à peu, il devient plus arabe que les Arabes et prend quasiment le commandement de l'insurrection...
Mon avis : Ideyvonne va être terriblement déçue... mais moi aussi, déçue, je le fus !!! Désolée !
En gros, c'est une merveille de film, je le reconnais, avec les plus belles images de désert qu'il m'ait été donné de voir ; ça, rien à dire, c'est d'une beauté époustouflante. Les acteurs sont eux aussi dotés d'un charisme à tomber à la renverse ; ce qui ne gâte rien (le regard de Peter O'Toole doit être le plus dingue - et je pèse mes mots - de tout le cinéma mondial). Et l'histoire revient sur un pan d'histoire qu'on connaît assez mal, donc c'est tout bon. Sans compter que le personnage, héros controversé, a toujours gardé une part de mystère.
MAIS c'est d'une longueur EFFROYABLE : 3h35 ! C'est juste pas possible. Ou alors il faut le regarder en deux fois, mais le procédé reste assez plouc ; c'est comme si on observait une toile de maître moitié supérieure un jour, moitié inférieure le lendemain : n'importe quoi.
Et ces constantes histoires de guerres et de batailles, ça me saoûle.
Il existe des films très très longs qui sont regardables et captivants. Donc, Monsieur Lean, je ne vous félicite pas. Car le problème est réel : les scènes s'éternisent indéfiniment ; ces chevauchées à n'en plus finir, sans dialogue, moi je baillais à me décrocher la mâchoire ! On dirait Zen TV, avec défilé continu de plans superbes, qui incitent à la contemplation, et donc à la zénitude. Sauf que je suis montée sur ressort et je ne tiens pas en place ; donc pas pour moi, cette affaire.
Et puis... il n'y a pas de filles. Vous le savez, je n'aime pas les films où il n'y a pas de filles. Je suis une princesse, je supporte fort mal de n'être pas représentée. Les filles sont chiantes, mais justement, dans une histoire, ça met un peu de piment ! Et puis un film avec seulement des hommes, c'est quand même très macho voire très miso. La moitié de l'humanité mise de côté... Imaginez un film avec QUE des filles. Ca n'existe pas. A part The women de George Cukor (hélas remis au goût du jour par un invraisemblable navet, à vous dégoûter de voir l'original, commis en 2008 par Diane English).
Enfin, je trouve "moyen" de prendre des acteurs britannique et mexico-américain pour incarner les chefs arabes... Mais bon, il faut faire rentable, les gens ne se seraient pas déplacés, surtout à cette époque, pour des inconnus "indigènes".
Bref, je n'ai pas trop aimé. J'ai mis 5 parce que c'est hyper beau ; mais 5 parce que c'est hyper chiant.
Le monde entier se pâme devant ce film, les critiques parlent tous de chef d'oeuvre, le film a été multi-récompensé et le public a largement suivi. OK. Effet mouton (je ne parle pas pour vous, Ideyvonne et quelques autres, je sais que vous aimez profondément ce film) ? Car, navrée, quand je lis Le Monde, admirant le "mouvement et le suspense"... franchement je m'interroge ! Ils ont vu ça où ? Du mouvement, certes, des chameaux qui galopent, qui galopent, qui galopent. Du suspense ? Les cavaliers vont-ils tomber du chameau ? Je blague ? Non, il y a plusieurs scènes comme ça, qui se veulent justement pleines d'humour. Et comment peut-on parler de suspense quand il s'agit d'événements réels dont on connaît l'issue ? Un autre mot serait plus approprié. Mais je ne vois pas, puisque j'ai personnellement trouvé ça barbant...
Par contre, j'avoue avoir éclaté de rire en lisant le commentaire des Cahier du Cinéma : "Il faut une bonne dose de frivolité, (...) de manque d'imagination pour s'ennuyer à la projection d'un tel film". Ce qui signifie d'abord qu'il y a bien eu des voix qui se sont opposées à l'enthousiasme général ! Et d'une. Et de deux : définition du mot frivole : qui s’occupe de choses vaines, inutiles, sans importance. Je suis donc frivole, j'aime ce qui est vain, inutile, sans importance. C'est drôle... c'est aussi ce que les gens sérieux (donc pas frivoles) disent des artistes : l'art ne sert à rien. Pareil pour le manque d'imagination ! Moi qui invente mille histoires à la minute...
Et bien j'assume, je suis frivole, pas sérieuse et je manque d'imagination !
Et ça me fait bien plaisir de n'être pas un mouton.
Alors vous, les vrais fans du film, ceux qui ont adoré sans suivre les diktats des intellos... redîtes-moi pourquoi, parce que là, j'ai pas compris...