Exposition Le Gentil Garçon, Le temps est un enfant qui s’amuse | Musée Calbet (Grisolles, 82)

Publié le 16 janvier 2015 par Philippe Cadu

du 16 janvier au 5 avril 2015

Vernissage  vendredi 16 janvier à 19 h

Conférence de l’artiste : Le vol suspendu du confetti

Lancement du second Agenda Art Contemporain en Midi Pyrénées, Air de Midi

TEMPS –
Le temps est abstrait et sa définition oscille, comme le balancier d’une pendule, entre une propriété fondamentale de l’univers s’incarnant dans l’alternance des jours et des nuits, et une construction par l’homme complètement artificielle.

Alors que le musée de Grisolles, véritable emblème du temps qui passe, achève son chantier des collections, produisant méthode et ordre au sein de son fonds ancien, Le Gentil Garçon envoie une balle dans le jeu de quille…

En témoigne Le temps est un enfant qui s’amuse, une pièce spécifiquement conçue pour l’exposition, à laquelle elle donne son titre. Habituellement verticale, l’horloge qui compose l’œuvre s’est couchée. Les aiguilles sont ici suspendues dans les airs telles un mobile et les heures en chiffres romains se sont déliées. X, V et I sont devenus les éléments d’un jeu de construction en bois disposés sur un tapis rond posé au sol qui matérialise le cadran. Prolongeant l’œuvre intitulée la méthode rose (2010), qui proposait à des enfants d’assembler des parallélépipèdes en bois noirs et blancs sur un tapis en forme de piano à queue, cette pièce réactive les jeux d’éveil proposés aux petits. Selon Piaget, l’enfant n’a pas d’intuition directe de la durée et pas plus la notion de l’espace. Le seul temps accessible à l’enfant est inhérent au mouvement, lui-même caractérisé par un changement de positions dans l’espace. Le temps et l’espace dans leur perception sont donc intimement liés selon le psychologue, et ce n’est pas par hasard si les aiguilles de l’œuvre du Gentil Garçon, ainsi accrochées, semblent devenir outre des représentations de l’écoulement du temps, des panneaux indicateurs pointant différentes directions.
Cependant, c’est aussi à une référence plus philosophique que renvoie l’œuvre dont le titre est tirée d’une citation attribuée à Héraclite : «Le temps est un enfant qui s’amuse, il joue au trictrac. A l’enfant, la royauté». En comparant le temps à un joueur, l’auteur révèle son ambiguïté. Personnifié, le temps maîtrise le destin de l’homme qu’il manipule comme un simple pion mais par le jeu précisément, la destinée humaine lui échappe, rendue hasardeuse par un simple coup de dé. L’œuvre elle-même s’émancipe de son créateur : les empilements précaires des chiffres romains s’adaptent au contexte d’exposition et chaque déplacement d’air à proximité des aiguilles les met en mouvement.
Le temps est un joueur mais aussi un enfant. Ce dernier, sans conscience du temps, se pense tel un roi, immortel. Pris dans la concentration du jeu, il stoppe le temps dans un éternel présent. Paradoxalement l’être humain n’est jamais tant en devenir que pendant l’enfance, et son évolution tant favorisée que par le jeu. Lire la suite…

En partenariat avec la Plateforme d’Art de Muret

Musée Calbet 15, Rue Jean de Comère 82170 Grisolles  Tél: 05 63 02 83 06  www.museecalbet.com
du mercredi au dimanche de 15h à 18het sur rendez vous pour les groupes