4 traitements possibles pour cette affection mystérieuse que reste le syndrome de fatigue chroniques sont passés à la loupe de cette analyse britannique. Les conclusions, présentées dans le Lancet Psychiatry plaident pour l’ajout de thérapies cognitivo-comportementale et d’exercice progressif, en particulier pour réduire les comportements d’évitement liés à la peur des symptômes et contribuer à la reprise des activités normales du quotidien.
Le syndrome de fatigue chronique (SFC) est une affection de longue durée qui provoque une fatigue persistante et handicapante. Ses causes restent largement inconnues, il n’existe pas de traitement » radical » et le SFC a longtemps été considéré comme » indiagnostiquable « . Il est pourtant responsable d’un lourd fardeau sanitaire avec ses symptômes de fatigue persistante, faiblesse musculaire, douleurs, troubles de la mémoire et du sommeil. Sa prévalence est estimée, très globalement, entre 0,1% et 3%. Le SFC est reconnu par l’Organisation mondiale de la santé depuis 1992, cependant aucun marqueur biologique ou organique n’a été retenu pour détecter ou diagnostiquer ce syndrome. Or des anomalies cérébrales identifiées récemment par une étude de Stanford. Son diagnostic reste donc complexe.
Les chercheurs du King’s College London et d’autres instituts britanniques ont procédé à l’analyse
plus approfondie d’une étude débutée en 2011, portant sur l’efficacité de la combinaison de la thérapie comportementale et cognitive (cognitive behavioural therapy- CBT), ou de la thérapie par exercice progressif ou gradué (graded exercise therapy- GET) aux soins médicaux habituels, pour la prise en charge des symptômes de fatigue chronique. La thérapie comportementale et cognitive repose est une thérapie par la parole, qui vise à modifier les modes de pensée et de comportement, la thérapie par exercice est un programme structuré qui vise à augmenter progressivement la pratique de l’activité physique.
L’analyse a porté sur les données de 641 participants diagnostiqués avec SFC et participant à l’étude adaptive Pacing, graded Activity and Cognitive behaviour therapy (PACE). 4 thérapies ont été évaluées :
- des soins médicaux spécialisés seuls
- des soins médicaux spécialisés + une thérapie de stimulation adaptative comportant une alternance de périodes d’activité et de périodes de repos
- des soins médicaux spécialisés + thérapie cognitivo-comportementale
- des soins médicaux spécialisés avec la thérapie d’exercice progressif
L’analyse confirme que l’ajout des 2 thérapies CBT et GET peut avoir un effet significatif sur la réduction des symptômes, notamment en réduisant les comportements d’évitement, comme ne pas faire d’exercice par peur d’aggraver les symptômes. En particulier, avec ces thérapies, sont constatées de modestes améliorations dans la fonction physique et la fatigue par rapport aux seuls soins médicaux.
L’idée est maintenant d’exploiter ces premiers résultats pour parvenir à améliorer ces traitements ou en développer de nouveaux, encore plus adaptés au SFC.
Source:The Lancet Psychiatry January 13 2015 DOI: 10.1016/S2215-0366(14)00069-8Rehabilitative therapies for chronic fatigue syndrome: a secondary mediation analysis of the PACE trial (Visuel© Photographee.eu – Fotolia.com)