Les Master adultes clôturent notre tour d'horizon des évaluations. Chacun y est allé à fond, chacun a donné de sa personne, voire même un peu plus...
Stylo, ordinateur, crayons, le jury en termine avec le marathon des évaluations et se met pour la dernière fois en place pour le défilé de personnages qui vont leur être présentés.
A l'instar de leur jeunes collègues quelques heures plus tôt, les master adultes doivent maintenant mettre en pratique l'exercice appris depuis septembre, la construction de personnage. Nous vous avions parlé dans les billets précédents de la difficulté de la tâche. Pour Ronan, comédien professionnel et membre du jury, c'est " un exercice super intéressant. Il faut être imaginatif et surtout être très réactif ! "
Nous avons suivi quelques élèves au cours de cette soirée particulière.
Marianne a créé une menteuse émotionnelle en TOC qui a exprimé consécutivement la gène, la nostalgie et la saturation. Résultat bluffant. Comme son interprétation d'une scène tirée de Huis clos avec son partenaire Bruno. Une scène d'une rare intensité où Garcin, le personnage, est confronté à sa propre lâcheté.
Bruno justement a fait passer un vent d'énergie lors de son parcours. En névrosé émotionnel sanguin, il est passé du bonheur au regret en passant par la tyrannie comme un vrai caméléon. Regard profond, personnage habité, du beau travail.
Roxane vient juste de rejoindre l'Ecole, elle n'a répété que deux fois la scène qu'elle devait présenter au jury. En hôtesse de l'air un peu folle et pas franchement rassurante avant le décollage, elle a su nous transporter dans cette scène de Jodorowski avec malice et fraicheur.
Soudain, la claque !
Le clou de la soirée fut sans aucun doute la scène entre Marianne et Gregory. Dans La mégère apprivoisée, un couple se déchire, se cherche, s'entreprend. Nous assistons accrochés à notre siège à une dispute passionnelle où se mêlent amour, haine, jalousie et perversité. Au plus fort de la scène, les amants se battent, Marianne décoche une claque qui a raisonné dans tout le théâtre, Gregory encore dans son personnage ne bronche pas. Authentique et fort.
Le travail accompli par les masters adultes ce soir-là ne pouvait être que salués par le jury. " On a vu ce soir de belles présences et de l'engagement. C'est déjà construit, ça donnera de belles perspectives de rôles. Vous nous avez bien bluffés après seulement deux mois de travail " .