Déjà sur ce blog je vous avais présenté la question dramatique de l'esclavage qui perdure en Mauritanie et cela dans le silence abject de nos démocraties, des militants attachés à la seule cause mémorielle d'un esclavage dit triangulaire en opacifiant avec je ne sais quel dessein celui plus que millénaire du monde musulman et arabe qui ravagea entre autre la côte orientale de l'Afrique baignée par l'océan indien et celui qui en héritage de ce dernier perdure aujourd'hui en Mauritanie. Je vous avais présenté le combat exemplaire de Biram Ould Dah Oud Abeid qui armé de son seul courage et de sa dignité entreprend d'anéantir ce fléau millénaire qui perdure et surtout qui réglement surnoisement son pays. Aujourd'hui je viens d'apprendre que trois militants anti-esclavagistes de Mauritanie, dont donc l'ex-candidat à la présidentielle Biram Ould Dah Ould Abeid, ont été condamnés jeudi à deux ans de prison ferme.
"Nous allons faire appel" a assuré Brahim Ould Ebetty chef du collectif des avocats de la défense. Parmi ses clients, sept ont été relaxés et trois condamnés jeudi 15 janvier par la Cour correctionnelle de Rosso (sud de la Mauritanie) à deux ans de prison ferme, notamment pour appartenance à une organisation non reconnue. Il s'agit de Biram Ould Dah Ould Abeid, président de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA, anti-esclavagiste) et candidat malheureux à la présidentielle de 2014, son adjoint Brahim Ould Bilal Ramdane, et Djiby Sow, président de l'association Kawtal Ngam Yellitaare (Rassemblement pour le progrès, en langue peule) qui milite pour les droits civiques et culturels.Ce procès indigne est la condamnation d'un peuple, d'une condition sociale: les haratines considérés par les ulémas, les imam comme des objets.
Lors des audiences du procès qui s'était ouvert le 24 décembre à Rosso, le procureur de Rosso avait requis cinq ans de prison ferme et des amendes financières contre tout le monde, en plus de la confiscation des biens de leur organisation, d'après un autre avocat de la défense, Yarba Ould Ahmed Saleh. Seuls deux des accusés, dont Djiby Sow, ont comparu en liberté sous contrôle judiciaire. Les huit autres, dont Biram Ould Dah Ould Abeid, sont détenus depuis mi-novembre, lorsqu'ils ont été arrêtés à Rosso alors qu'ils menaient une campagne pour dénoncer l'esclavage en Mauritanie. Un esclavage qui perdure.
Comble de l'hypocrisie, officiellement, l'esclavage a été aboli en 1981 en Mauritanie. Depuis 2007, les personnes reconnues coupables d'esclavagisme y encourent des peines pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison. Le phénomène perdure néanmoins, selon des ONG. Les militants avaient été mis en examen pour appartenance à une organisation non reconnue, rassemblement non autorisé, appel à rassemblement non autorisé et violence contre la force publique. Le siège de l'IRA à Nouakchott avait été fermé le 12 novembre par la police.
C'est un combat pour lequel je me range aux côtés de Biram Ould Dah Ould Abeid. Elu d'une collectivité territoriale française qui oeuvre pour la paix, qui célèbre chaque année l'abolition de l'esclavage il est de mon devoir de devoir défendre ce combat engagé en Mauritanie et qui trouve en France régulièrement des prolongements quand dans des foyers d'immigrés mauritaniens certains "maîtres" font la démonstation de leur statut en abusant des compatriotes jugés comme étant leur objet. Cette réalité des haratines s'est exportée sur le territoire de la République et cela dans l'indifférence des bonnes consciences. Le silence est une abjection coupable. J'ai déjà avec le soin d'amis pris des contacts pour assurer cette solidarité indispensable.