Les femmes doivent oser, à tous les niveaux

Si certains clichés ont la vie dure, il y en a un qui cède toujours plus de terrain : le BTP ne serait pas un métier de femme. Les Trophées de la femme du BTP, organisés par Le Moniteur le 16 décembre et dont Bouygues Construction était partenaire, ont démontré que la mixité dans les entreprises de construction est déjà en marche et que le mouvement s’accélère. Cette première édition, dont l’objectif était de récompenser des parcours exemplaires de femmes dans tous les métiers, a suscité l’enthousiasme des collaboratrices du Groupe et trois d’entre elles y ont été primées.

Cette semaine, découvrez l’interview de Marie Clamagirand, lauréate du Trophée de la Femme Travaux 2014.

Que représente pour vous l’obtention de ce trophée ?

Je le vois avant tout comme un encouragement pour les autres femmes, pour toutes les jeunes femmes conductrices de travaux, pour qu’elles ne se mettent pas de barrières dans la tête et qu’elles voient qu’il est possible pour une femme de réussir. Les femmes doivent arrêter de se mettre elles-mêmes des freins et commencer à se faire valoir pour ce qu’elles sont. Le BTP est un milieu très attachant et ce trophée est un bel exemple pour les autres, il me permet de leur dire qu’il faut oser, à tous les niveaux.

Pensez-vous que cette initiative est susceptible de faire progresser la mixité dans le BTP ?

Oui, bien évidemment, car elle offre avant tout une tribune pour faire parler des femmes. J’ai encouragé mes amies à y participer, beaucoup de gens sont venus me remercier et m’ont témoigné leur fierté à l’issue de l’événement. Ces trophées sont aussi un grand pas pour Bouygues Construction, car plus de quatre-vingts femmes, toutes filières confondues, y ont présenté leurs candidatures. C’est une grande fierté ! Nous avons montré qu’il y a des femmes qui se bougent, qui sont passionnées par ce qu’elles font et qui veulent réussir. J’aime faire avancer les projets, satisfaire mes clients et je suis en phase avec ce que l’on développe chez Bouygues Construction. L’humain est au cœur des valeurs, car derrière les heures de travail, ce sont les compétences des collaborateurs qui s’imposent.

Quel conseil donneriez-vous à une jeune femme attirée par le monde du BTP mais qui hésite encore à se lancer ?

Je lui dirais que la meilleure façon de ne plus hésiter est de venir en stage et de se lancer. C’est ainsi que j’ai découvert le métier. C’est le meilleur moyen de dépasser les a priori. Le BTP est certes un milieu difficile, mais il ne l’est pas plus qu’ailleurs et je suis persuadée que ce sont les difficultés qui nous font avancer. On sent aujourd’hui beaucoup d’envie chez les femmes d’accéder au monde de la construction mais souvent leurs réticences sont plus fortes et cela me fait beaucoup de peine. Pourtant, on ne peut pas dire que rien ne change et que la mixité ne progresse pas. Les mentalités évoluent avec la nouvelle génération car celle-ci ne se pose pas la question du genre, alors que c’est le cas pour la mienne où l’on sent une certaine concurrence entre les hommes et les femmes. Pour moi, l’avenir serait que beaucoup de femmes se disent qu’elles peuvent réussir, qu’elles en sont capables, cela en vaut la peine. Dans le BTP, nous faisons un beau métier, nous construisons pour l’avenir.

Jessica Swiderski

Son parcours en quelques lignes
Titulaire d’un DEA en écotoxicologie et d’un mastère spécialisé en management environnemental
Débute sa carrière au CNRS en recherche environnementale
Intègre le monde de l’industrie (Kodak, Urgo…) où elle devient chef de projet puis responsable QSE
Entre chez Bouygues Construction en 2004 comme chargée d’affaire en maintenance industrielle pour Bouygues Energies & Services
Expatriation au Congo en 2010
Aujourd’hui responsable d’agence en facility management à Toulouse