En regardant "Locke" en DVD ( le film est sorti le 2 janvier dernier chez Metropolitan Films), j'ai vu que ma première impression n'était pas totalement exacte.
Si la première partie est bien conforme à ce que j'attendais (85 minutes en temps réel avec un seul acteur en voiture), j'ai été agréablement surpris de constater qu'il n'y aurait aucun détraqué tuant tout ce qui bouge (on a déjà donné récemment avec cela) ni crissements de pneus, mais seulement un homme confronté à un dilemne moral et humain, qui voit en un seul trajet d'une heure trente sa vie basculer totalement, simplement à cause de plusieurs coups de fils qu'il passe dans sa voiture (on dit que téléphoner au volant n'est pas bien, ce film le confirme aisément !o)).
"Locke" se déroule uniquement dans une voiture avec caméra face au héros (Tom Hardy). Pendant 85 minutes, l’acteur ne quitte pas l’écran et vie en temps réel les évènements qui fera basculer la vie a priori sans histoires de Ivan Locke.
"Locke" nous raconte une histoire simple où seuls les coups de téléphone répétés et les différentes interactions avec les protagonistes procurent des montées d’adrénalines et un suspense psychologique savamment dosé.
On aura donc droit à pas loin d'une 1h30 de route, pendant laquelle Tom Hardy reste seul à l’écran, conduisant sans arrêt pour arriver à sa destination. Seul à l’écran,ce Tom Hardy, que j'avais vu jusqu' à présent dans des rôles plus physiques et moins magnétiques, vampirise totalement le film et retranscrit à merveille le parcours psychologique de son personnage en s’imprégnant avec justesse de chaque émotions.
Les seconds rôles (dont deux actrices, Olivia Colman et Ruth Wilson vus dans deux séries phares, une dont j'ai parlé lundi et une autre dont je vous reparle très vite, "Broadchurch" et "The Affair") restent incroyablement présents, uniquement avec leurs voix.
Le cinéaste Stephen Knight- qui n'avait fait qu'un film de baston avec Jason Statham que j'avais bien sur évité de regarder- parvient à rendre toujours captivant ce trajet en voiture sans rebondissement particulier, car tout repose sur ces enjeux moraux- terriblement touchants et crédibles- ainsi que sur la jolie (quoiqu'un peu répétitive) façon de filmer ces autoroutes nocturnes, extrêmement cinématographiques.
Si certains passages inutiles auraient pu être supprimés, (notamment les moments où le héros parle à son père mort, trop lourdement explicatifs), "Locke" prouve de bien belle et singulière façon qu'un long métrage qui nous montre un homme en train de téléphoner dans sa voiture durant 85 minutes peut être vraiment passionnant.
Une des belles surprises venues de nulle part de cette année cinéma qui est désormais derrière nous.
Bande-annonce : Locke - VOST
Dans les bonus du DVD, un court mais intéressant making off nous apprend que le film a été filmé pendant huit nuits avec trois caméras RED Epic et que les acteurs donnant la réplique à Tom Hardy le faisait en direct dans un hôtel situé pas loin du lieu de tournage.