Megalithisme

Publié le 15 janvier 2015 par Aelezig

Le mégalithisme est un phénomène complexe, présent dans de nombreuses régions du monde, de la fin de la Préhistoire à nos jours. Le terme désigne une forme d'architecture consistant à ériger des mégalithes (du grec méga = grand ; lithos = pierre, littéralement de grandes pierres), la période au cours de laquelle ces édifices ont été érigés et leur étude scientifique par les archéologues qui tentent d'en comprendre le sens. Le mégalithisme a notamment revêtu une importance particulière en Europe pour les peuples du Néolithique.

L'expression art mégalithique est également employée pour faire référence à l'usage de mégalithes, à des fins religieuses ou sépulcrales mais aussi comme observatoires astronomiques, voire comme médium artistique, et aux gravures qu'on y trouve. 

Stonehenge, UK

La succession chronologique des différents courants mégalithiques ne sous-entend d'aucune façon un lien de filiation entre eux. Le mégalithisme est un phénomène largement répandu dans le monde, avec des particularités régionales telles que les alignements atlantiques, nordiques ou encore africains, les cercles ou henges anglais, écossais ou des Orcades, les « tombes des géants » et nuraghes sardes, les torres corses, les taulas baléares, les tombes tours d'Arabie et du Sinaï, les brochs d'Écosse, les cromlechs gallois, les menhirs ou peulvens, les dolmens sous tumulus ou cairns, les allées couvertes, les statues-menhirs, les chen-pin coréens, les kofun japonais, les autels olméques, les mégalithes anthropomorphes colombiens ou bien les moaïs pascuans...

Etude du mégalithisme

L'habitat et le mode de vie des bâtisseurs de mégalithes suscitent de nombreuses interrogations, auxquelles les scientifiques essaient de répondre. La compréhension des cultures disparues nécessite l'étude des objets (poteries, outillage lithique ou osseux) et des monuments qui sont parvenus jusqu'à nous, après avoir été parfois réutilisés par d'autres civilisations, pillés, détruits, au fil des siècles.

Le mégalithisme, branche de l'archéologie préhistorique, repose sur des hypothèses. Les sépultures, leurs architectures et leurs mobiliers tiennent une place essentielle dans ces recherches. Les méthodes de construction de ces édifices imposants, érigés au moyen d'énormes blocs de pierre, sont mal connues, même si l'archéologie expérimentale a permis des avancées notables. Ces constructions, témoins de la première architecture monumentale dans l'histoire de l'humanité, furent érigées, la plupart du temps pour servir de sépultures, par des sociétés organisées.

Dans un premier temps, la recherche sur le mégalithisme s'attache à définir le milieu naturel dans lequel s'insère l'architecture mégalithique. Ensuite, elle est confrontée au problème de la datation, indispensable pour l'établissement d'une chronologie.

Nuraghe, Sardaigne, Italie

Dès 1944, Pierre-Roland Giot crée, au sein de la Faculté des sciences de Rennes, un laboratoire d'anthropologie préhistorique dans lequel il applique les techniques scientifiques à l'archéologie : pétrographie des haches polies, spectrographie des métaux, étude sédimentologique des gisements paléolithiques entre autres. Il va mener pendant quarante ans les grandes fouilles et les restaurations de monuments mégalithiques et de tumulus et former une équipe de préhistoriens aguerris. Parmi ses élèves, on relève les noms d'Yves Coppens, Jacques Briard et Jean L'Helgouach, rejoints plus tard par Charles-Tanguy Le Roux, Pierre-Louis Gouletquer, Marie-Yvane Daire et Henri Morzadec.

Théories sur le mégalithisme

Si le mégalithisme a une dimension religieuse, nous ne savons rien de cette religion, de ses rites, de ses cérémonies. D'après des archéologues, si les pierres levées peuvent parfois avoir un rapport avec le culte du soleil et des astres, il est probable que des menhirs isolés soient un antique bornage marquant les voies de transhumance. Ainsi au Pays Basque, les menhirs se trouvent sur de grandes voies de circulation : passages des bergers, voies du sel, etc. D'autres fois, le menhir peut aussi commémorer un événement ou un personnage important...

Au Néolithique en Europe occidentale, le mégalithisme est fréquemment en relation avec les sépultures. Mais elles soulèvent différentes interrogations, notamment concernant l'organisation sociale nécessaire à l'édification de ce type de monuments, la conception de l'espace funéraire, le rapport au divin, la place de l'homme dans son environnement, ainsi que le traitement du corps.

Si la fonction première de l'architecture mégalithique n'est le plus souvent probablement pas directement artistique, le mégalithe est parfois le support privilégié de l'art de son époque. Par exemple, les dolmens peuvent être ornés de gravures très complexes dont la symbolique nous échappe ; ils peuvent également avoir été sculptés et présenter une forme anthropomorphe, s'apparentant ainsi à de véritables statues préhistoriques, dont certaines sont sexuées (figuration des seins) et présentent des rangs de colliers. De même, les statues-menhirs sont des mégalithes dont les gravures, parfois fort évoluées et nombreuses, sont les témoins de l'activité artistique des hommes de la préhistoire, l'art s'associant au sacré.

Le mégalithisme n'a pas complètement disparu. Les Malgaches du plateau d'Imerina, les Konsos d'Éthiopie et les Torajas de Sulawesi ou les habitants de Sumba en Indonésie dressent encore aujourd'hui des mégalithes pour honorer leurs morts et valoriser le rang de la famille ou du clan.

D'après Wikipédia