Article de Lexpress.fr - novembre 2014
Ne vous engagez pas dans des débats philosophiques et métaphysiques sans fin, les Québécois ont une approche de la conversation plus concrète. Ils aiment généralement parler de choses simples du quotidien, même si certains aiment refaire le monde devant une bonne table et du bon vin.
- Évitez de longs monologues. Les Québécois savent écouter, mais il ne faut pas en abuser. S'ils font des phrases courtes c'est parce qu'ils vous invitent à faire de même. La pensée est synthétisée ; quelques mots suffisent. Les longs discours risquent de les fatiguer.
- Au travail, ne parlez pas d'emblée de votre famille ou de votre état matrimonial. Les Québécois ont une conception plus fracturée des rapports entre le travail et la vie personnelle. Si vous vous liez avec un collègue en particulier, vous pourrez faire référence à votre conjoint ou à vos enfants, mais au demeurant, il s'agit d'un sujet qui ne concerne que vous.
- Ne prenez pas mal les références à votre pays d'origine et votre origine. Il ne s'agit pas de préjugés ou de racisme, mais généralement d'une simple et saine curiosité.
- Soyez attentif aux réactions de vos interlocuteurs. Leurs silences, leurs retraits peuvent en dire énormément sur les façons de réagir face à certaines situations.
- Apprenez à lire entre les lignes, n'insistez pas sur un sujet délicat sur lequel vous sentez que votre interlocuteur ne veut pas s'engager. C'est peut-être parce qu'il n'a pas envie d'en discuter. Comme les Québécois sont très consensuels, ils ne vont pas le dire directement ; ils préféreront éviter le sujet.
- Faites la différence entre un oui oui et un oui non. Les Québécois ne vous diront jamais non, ou très rarement. Il faut apprendre à décoder le véritable sens d'un oui. Chose difficile au début et qui peut prendre des années de pratique. L'observation est de mise !
- Attention à la critique ! Elle peut être très mal prise ou même perçue comme une confrontation. Tout est dans la formulation au Québec. Si vous avez vraiment quelque chose à signaler, il faut toujours y ajouter quelque chose de positif afin de mieux faire passer la pilule.
- Ne vous aventurez pas dans une critique en règle sur un sujet précis. Vous pourriez rapidement passer pour un "chialeur" ou tout simplement pour un "maudit Français". Tout le monde n'est pas prêt à recevoir la critique, vous n'êtes pas en France.
- Ne soyez jamais frontal lorsque vous devez évoquer un problème. Apprenez à aborder le sujet d'une façon progressive et subtile. N'oubliez pas que vous avez affaire à des gens consensuels !
- Ne montez pas le ton et surtout évitez de vous emporter. C'est une attitude à proscrire en Amérique du Nord. Ça ne marche tout simplement pas. Vous ferez fuir de potentiels amis et collègues de travail, et dans les services, vous n'obtiendrez pas plus rapidement votre dû.
- N'interrompez pas votre interlocuteur. Surtout si vous êtes un Parisien avec une élocution très rapide, vous avez certainement moins l'habitude d'attendre votre tour dans les échanges. Au Québec, les conversations sont ponctuées de silence qui peuvent s'apparenter à des moments morts ou des occasions de relancer le sujet. En fait, les Québécois laissent beaucoup respirer leur conversation, comme pour laisser passer une idée, une image. Évitez de les bousculer. Généralement, les Français finissent par adapter leur rythme !