Décidément, je suis tombé sur des supers romans à la fin de 2014. Soit dit en passant, je m’empresse d’en parler un après l’autre pour - enfin ! – dresser le Top 10 de mes lectures.
Détrompez-vous, ce roman ne se déroule pas tant sur les terres d’Afrique que sur l’Océan. Un anthropologue québécois, Michel Buissières vient de terminer sa mission de deux ans au Sénégal et désire retourner au Québec calmement et en solitaire, sur son voilier. Son embarcation n’est pas un rafiot, mais ce n’est pas le luxe non plus mais il l’aime son voilier. Et il aime naviguer, passion qu’il réussit très bien à partager, même à une néophyte comme moi.
La vie a décidé de contrecarrer ses plans de calme et de solitude. Notre héros malgré lui sera l’élu de réfugiés qui ont besoin d'un moyen de locomotion pour quitter l’Afrique. Dit en ces mots, tout semble simple mais ce ne l’est aucunement. L’histoire se présente comme un casse-tête où plusieurs morceaux s’assemblent peu à peu pour former un tout. Pour ne verrez pas immédiatement l’ensemble de l’oeuvre et chaque morceau que vous tiendrez entre vos mains, tentant de comprendre qu’est-ce qui s’y dessine, vous intriguera assurément. Certains morceaux semblent s’imbriquer avec d’autres et finalement, non. Les apparences sont trompeuses.
L’action commence en douceur, heureusement, ainsi on fait des réserves, comme notre héros ! Au début, il vogue et on le suit dans chacun de ses gestes, sentant son plaisir évident de faire avancer son voilier. Et puis, pendant une tempête, il arrive un accident, au lieu de passer par-dessus bord, tombant de son voilier à la mer, c’est l’inverse. Un homme silencieux, costaud d’une force herculéenne passe par-dessus bord, de la mer à son voilier. Cela aurait pu être un incident isolé, ce ne l’est pas, c’est plutôt le début d’une série d’incidents.
Me sentez-vous marcher sur des œufs ? J’ai tellement aimé l’intrigue, tant apprécié la part mystérieuse de ce roman où une action n’attend pas l’autre que je ne veux en aucun cas laisser échapper des indices.
Ce que je peux affirmer avec certitude ; c’est un roman d’actions. Quand je l’ai réalisé, j’étais prise au cœur de l’action moi qui fuis habituellement le genre où s'enlignent des batailles, des rixes, des enquêtes, des poursuites, des criminels, de la drogue, l’appât du gain, le vol, le chantage…
Ces actions s’enchaînent d’une manière naturelle, j’oserais presque dire avec une certaine sérénité. Est-ce l’effet procuré par l'infini de l’océan, toute trace de violence m’est apparue amortie. J’ai cependant plains notre pauvre héros d’être pris entre les filets d’une histoire abracadabrante de criminels, ou non, c’est l’histoire qui vous le dira. Moi, j'en ai assez dit.
Un roman trépidant sur fond de mer, lequel ne peut faire autrement que vous surprendre.
À noter : Une seule chose que j'aurais changé, le titre. Même s'il est adéquat, je ne le trouve pas accrocheur. En tout cas, pas à la hauteur du roman.
Toujours en Afrique
Romain Saint-Cyr
Éditions XYZ - Collection Romanichels
236 pages - 23 octobre 2014