Qu’il y ait en moi
Ces espèces de brouillards
Qui empiètent sur mon domaine
Et ne me laissent pas voir
Où je suis, où j’en suis.
Alors j’attaque, je ramasse
Tout ce qu’au-dedans je trouve
Et tout ce qu’au-dehors j’arrache
Comme clarté ou moyen d’en faire naître.
Dans ce dehors,
Les mots percent.
Les mots sont des épées
Contre les ventres des brouillards.
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Eugène Guillevic (1907-1997) – Art poétique (1989)