Les producteurs bretons sont inquiets pour l'avenir. Ils réclament notamment un retrait immédiat de certaines variétés issues de semis. Car la filière d’échalotes traditionnelles subit de plein fouet une concurrence déloyale avec les produits venant des Pays Bas.
300 tracteurs ont investi le port et le centre ville de Morlaix, ce 14 janvier, bloquant totalement la circulation dans la Cité du Viaduc jusqu'en milieu d'après-midi avant d'aller déverser 3500 tonnes de marchandises sur la N12, axe Morlaix-Brest en fin de journée.
Les producteurs ont été reçus par Philippe Beuzelin, le sous-préfet, qui va transmettre le dossier au plus haut niveau de l'Etat. Une nouvelle réunion est prévue dans deux mois.
Selon la profession, « l'échalote de semis, produit industriel, a pris 20 % du marché français en l'espace de cinq ans. Et les échalotes traditionnelles, plantées à la main, sont actuellement vendues aux alentours de 0,06 centimes d'euros le kilo, soit largement en dessous du prix de revient qui est de 0,40 €. Les producteurs produisent donc à perte ».
Dans un communiqué, la Préfecture du Finistère rappelle que l'Union Européenne ne dispose pas, à ce jour, de position harmonisée sur la dénomination de produits de semis. « Certaines variétés notamment néerlandaises ayant été inscrites au catalogue officiel européen comme échalotes de semis alors qu'elles auraient dû être considérées comme des oignons ».
En audio.
Hubert Le Nan, Président de la section nationale des échalotes de tradition et producteur à Plouescat.
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La France est le premier producteur européen d'échalotes, avec une production de l'ordre de 55 000 tonnes par an.
Et le Finistère, à lui seul, représente 80% de la production européenne d'échalotes de tradition, soit l'équivalent de 3000 emplois directs.